Après avoir croisé des petits fans devenus transphobes et misogynes, ce streameur s'est réjoui d'avoir lavé le cerveau des enfants.
« Andrew Tate! Fuck the women, we hate transgender! » (On emmerde les femmes, on déteste les transgenres ! ) Alors qu'il rencontrait ses fans durant un match de baseball à Miami, le vidéaste Nico Kenn de Balinthazy (dit Sneako) a eu droit à un retour de boomerang. Une bande d'enfants de 10 ans qui faisait des selfies avec lui se sont mis à lancer des invectives transphobes et misogynes, laissant le vidéaste dans un état de sidération amusé. Ce dernier a bien tenté de corriger les propos de ses petits fans, mais face à son échec, il conclut avec un magistral « What I have done? » (qu'est ce que j'ai fait ? ) face caméra.
Oui, qu'as-tu fait Sneako ?
Apportons un peu de contexte à cette sinistre histoire. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Sneako est un vidéaste qui a fait partie de l'entourage du plus gros youtubeur au monde, Mr Beast, avant d'être viré pour des questions de conflits d'ego. Après son éviction, le jeune youtubeur prend l'influenceur masculiniste Andrew Tate comme exemple. Pour rappel, ce dernier est un ancien kickboxeur devenu coach de drague ultra-misogyne qui a été arrêté en Roumanie en 2022 pour viol et trafic d'êtres humains. Rapidement, les vidéos de Sneako vont devenir un organe de propagande incel. Ce mouvement en ligne réunit des hommes qui se définissent comme des célibataires involontaires et qui estiment que les femmes leur doivent sexe et soumission. Viré de YouTube fin 2022, Sneako déverse à présent sa haine des femmes et de la communauté LGBT sur la plateforme vidéo non modérée Rumble, qui sert de refuge à l'ultradroite américaine.
Des enfants pris au piège des mascu
Ce n'est pas la première fois que l'on constate une influence négative des influenceurs masculinistes sur les enfants. Durant l'arrestation d'Andrew Tate, plusieurs médias britanniques avaient tiré la sonnette d'alarme sur le comportement de jeune âgée de 11 ou 12 ans qui considéraient le vidéaste comme un véritable dieu et modèle à suivre. En classe, certains garçons déclaraient vouloir vivre dans un monde où « les femmes ne prennent aucune décision ». Comment ces enfants ont pu avoir accès à tout ce contenu haineux ? Andrew Tate qui a été très présent sur YouTube a aussi beaucoup investi TikTok. Sur la plateforme, il a notamment utilisé la technique du sludge content, qui consiste à passer deux vidéos en même temps, dont une très addictive visuellement, pour accrocher les jeunes spectateurs. De son côté Sneako a streamé du jeu vidéo et fait des vidéos de divertissement grand public avant de virer facho misogyne ; de quoi faire lui un dangereux flûtiste de Hamelin.
Sneako persiste et signe
Face au tollé qu'a déclenché sa première vidéo sur les réseaux, Sneako a produit une réponse face caméra. On aurait pu croire que le vidéaste était désolé d'entendre des propos haineux dans la bouche d'enfants, mais non. Après de fausses excuses, l'influenceur a justifié la séquence en indiquant que « ces enfants de 12 ans étaient clairement en train de blaguer » et qu'il fallait surtout s'en prendre aux drapeaux arc-en-ciel et aux membres de la communauté LGBT de provoquer cette réaction chez les plus jeunes. Une réaction plutôt culottée de la part d'une personne qui est clairement en train d'endoctriner toute une génération de jeunes garçons laissés seuls devant leur écran.
Sneako est pas responsable de tous les petits qui se prennent en photo avec lui