
Quels sont les sujets qui en 2023 ont capté les conversations sur les réseaux sociaux, et pourquoi ? Si la maltraitance animale déchaîne les passions, le climat et les migrants peinent à s'imposer.
Dans l'étude « Tendances du militantisme associatif en ligne 2023 », JIN, agence européenne de conseil en communication, spécialiste de l'influence digitale, rappelle que pour s'imposer dans l'opinion, une campagne doit toucher trois cercles d’influence : les militants, les médias et l’agenda politique. Des conditions nécessaires mais pas suffisantes. En effet, les sujets doivent également respecter trois autres conditions : nommer leur objet de contestation par un terme évocateur et mémorisable (Exemples : « metoo », « féminicide » ou « violence policière » ), stigmatiser certains comportements (c'est la « théorie de l’étiquetage ») et enfin bénéficier d’un fait d’actualité qui illustre le récit autour duquel peut se construire une cohésion sociale.
La violence : une bonne émotion pour la viralité
Parmi les cinq sujets qui ont généré le plus de discussions, quatre d’entre eux gravitent autour des formes de violence : le bien-être animal - souvent dénoncé via le prisme de la maltraitance animale -, les féminicides, les violences policières et plus récemment le conflit israélo-palestinien. Comment cela s’explique-t-il ? La violence suscite de fortes réactions émotionnelles telles que la colère, l’indignation mais aussi la compassion et l'empathie qui sont de puissants moteurs de l’engagement. Parce qu’elles sont difficilement soutenables, les images d’animaux en élevage intensif, de citoyens malmenés lors de manifestations en France et de populations blessées lors de conflits armés, poussent les audiences à réagir, partager et discuter en masse pour soutenir des causes qu’ils perçoivent comme justes ou nécessaires.
La maltraitance animale, un sujet explosif
Chasse, corrida, cirque… Alimentée par des images choquantes et des témoignages émouvants, la maltraitance animale a pris une place prépondérante dans l'activisme numérique. Des sujets clivants selon l'étude, - anciens vs modernes - où l’idée de faire souffrir un animal à des fins de divertissement devient intolérable pour les jeunes générations. La chasse a été particulièrement critiquée pour ses impacts sur la biodiversité et le bien-être animal, tandis que la corrida et les spectacles de cirque ont été contestés pour leur nature jugée cruelle et inhumaine.
Un front militant autour du droit à l’avortement
Avec le retournement de Roe v. Wade par la Cour Suprême américaine (juin 2022), le droit à l’avortement est redevenu un sujet brûlant. En Europe, c’est l’arrivée au gouvernement italien de la candidate d’extrême droite Giorgi Meloni comme Première Ministre qui a ravivé les inquiétudes. Parmi les autres sujets qui continuent de mobiliser largement : #Metoo et ses déclinaisons (#MeTooPolitique, #MetooInceste, #MetooBD...). Enfin, si le terme « féminicide » a réussi à s'imposer dans les médias et l’opinion publique, l'étude révèle que cette mobilisation peine à se transformer en changement politique tangible.
Une mobilisation forte contre les violences policières
Avec pour point de départ la journée de manifestation contre la réforme des retraites du 21 mars 2023, la question des brutalités policières est celle qui a le plus mobilisé l’opinion en 2023 (21,7 % de taux d'engagement). L'étude révèle que le terme de « répression » s'est rapidement imposé pour qualifier la gestion du maintien de l’ordre lors des manifestations. Un sujet régulièrement réactivé suite à des usages jugés excessifs de la force par les policiers (affaire Nahel en juin et affaire Hedi en juillet).
L'environnement et les migrants peinent à trouver un écho
Grande absente de l’étude : la transition écologique. Si le sujet bénéficie d'un fort écho médiatique et politique, le sujet peine à émerger sur les réseaux sociaux en raison, selon les auteurs de l'étude, d'un discours souvent technique et aseptisé. Par ailleurs, la crise des migrants peine également à s'imposer dans l'opinion en ligne.
Méthodologie : L'analyse de JIN, fondée sur le suivi des publications de 500 collectifs majeurs en France en 2023, s'est attachée à mesurer la capacité des associations, ONG, activistes et autres lanceurs d'alerte à pénétrer les trois cercles de l'influence : mobiliser les militants pour porter ces sujets auprès du grand public, influencer l'agenda politique et attirer l'attention des médias.
bonsoir petite question on je dois me deriger pour con on arrete la chasse dans la wallonie