Macaron en forme de tampon hygiénique

Period party : la fête qui célèbre les premières règles « sang tabou »

© Patisserie OhLaLa - Londres

Gâteaux en forme d'utérus, serviettes et tampons hygiéniques en guise de cadeau : bienvenue en « period party ».

Héritées d’anciens rites de passage qui marquaient l’entrée des jeunes filles dans le monde des femmes et leur capacité à enfanter, les « period parties » ont actuellement une tout autre fonction : briser le tabou autour des menstruations et transformer un moment parfois effrayant en une cérémonie festive et décomplexée.

Fêter les premières règles dans la joie et la bonne humeur

En 2017, le phénomène prend de l’ampleur par l’intermédiaire des réseaux sociaux. À Jacksonville (Floride), Autumn Jenkis, une adolescente de 17 ans, publie sur Twitter les photos de la period party de sa cousine Brooke. Sur le gâteau que la jeune fille âgée de 12 ans tient fièrement, une mention dessinée en sucre glacé rouge vif : « Congrats on your period » (Félicitations pour tes règles). En guise de cadeaux : serviettes et tampons hygiéniques. Le tweet d’Autumn, liké plus de 13 000 fois, est repris par plusieurs médias. Shelly, mère de la jeune fille, a déclaré à BuzzFeed qu’elle avait décidé d’organiser cette period party pour rassurer sa fille inquiète.

Depuis, la tendance prospère sur les réseaux sociaux sous le #periodparty. Parents, frères et sœurs plus âgés y partagent leurs idées de décorations (rouge vif) et de « periods cakes », type cupcakes Red Velvet et poupées Barbie qui saignent. Et au pays de la démesure, les gâteaux imitant utérus, tampon et cup menstruelle sont exposés sans tabou dans les vitrines de pâtisseries. Désormais, certaines familles font même appel à des professionnels de santé pour informer les jeunes invités sur les règles et l’hygiène menstruelle.

Period party : bonne ou mauvaise idée ?

Pour les adeptes, la period party n'est pas que récréative. Tout d'abord, elles permettraient d'atomiser un tabou : selon une étude américaine, 73 % des jeunes filles cachent leur protection périodique et 42 % déclarent avoir subi des moqueries ou commentaires dégradants. Ces fêtes permettraient également aux parents, d’instaurer un climat de confiance afin d’évoquer et normaliser des sujets annexes tels que la sexualité ou la contraception, tout en intégrant les hommes de la famille à la discussion. Pour beaucoup d'adeptes, il s'agit de dédiaboliser quelque chose qui a longtemps été considéré comme impur et privé.

Mais la tendance period party ne fait pas l’unanimité. Certains la perçoivent comme une pratique intrusive qui pourrait avoir l’effet inverse de celui recherché : provoquer une gêne chez les jeunes filles qui n’ont pas forcément envie d’exposer leur intimité. En outre, une telle célébration participerait à faire des premières règles un évènement remarquable qui devrait plutôt être banalisé. « Les period parties fonctionnent pour certaines filles, mais sont horribles pour d’autres. Plusieurs jeunes adultes m’ont dit que leurs parents leur avaient organisé une period party et que cela avait été l’une des expériences les plus horribles et mortifiantes de leur préadolescence », rapporte la thérapeute Jill Whitney au média Parents.com

Peggy Baron

Chaque jour je m'installe à la terrasse de l'actu et je regarde le monde en effervescence. J'écris aussi bien sur les cafards cyborg que sur le monde du travail, sans oublier l'environnement et les tendances conso.

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