
Le télétravail généralisé a fait exploser la demande de logiciels de surveillance au travail. L’offre est pléthorique. Tour d’horizon de 6 applications et leurs principales fonctionnalités.
Hubstaff, l’appli star
Cette application américaine aurait, selon ses dires, 40 000 entreprises clientes. En 2020, ses recettes nettes, dynamisées par la généralisation du télétravail, ont augmenté de 65 % par rapport à l’année précédente. Elle se présente comme un tableau de bord où l’on suit la productivité de ses équipes et salariés. Pour ce faire, Hubstaff analyse le temps d’écran de chaque travailleur en s’appuyant sur les mouvements de la souris, des captures d’écran (jusqu’à trois captures toutes les dix minutes)… Plusieurs options sont possibles selon le secteur de l’entreprise. Pour celles dont les salariés travaillent à l’extérieur, il est possible de les suivre à la trace grâce au tracker GPS de l’application mobile Hubstaff. Ses formules d’abonnement vont de 6 à 16 euros par mois et par utilisateur.
Trackingtime pour tout suivre seconde par seconde
À quelle heure avez-vous commencé le travail ? Quand avez-vous pris une pause ? Combien de temps a duré votre réunion ? Et ce rendez-vous client ? Pour l’appli américaine Trackingtime, chaque seconde écoulée compte. Elle permet notamment de chronométrer la tâche qu’on est en train de faire, en l’ajoutant dans l’application. L’appli présente ensuite les informations collectées sous forme de graphiques colorés et minimalistes. L’option « Pace » compare les heures que doivent normalement travailler les salariés aux heures de travail qu’ils ont enregistré sur l’application.
Desktime pour classer les salariés
Le service lituanien DeskTime promet aux entreprises de « booster leur productivité de 30 % ». L’application contrôle l'activité en ligne des salariés, mais leur demande aussi de qualifier leur temps offline : productif ou non ? L’application propose un top 3 des personnes les plus productives et les moins productives. Si le salarié ne veut pas être tracké, il peut passer en mode “privé”, mais évidemment l’employeur saura le nombre d’heures qu’il aura passé à naviguer sous ce mode.
Clevercontrol pour « détecter les fainéants »
Cette appli britannique qui se vante sur son site de « détecter les fainéants » contrôle 25 000 employés dans 190 pays. Ses options sont multiples : elle enregistre toutes les conversations Skype, analyse les sites et applications visités et le temps passé sur ceux-ci, enregistre tout ce qui est tapé dans les moteurs de recherche et prend en photo le salarié à différents moments via la webcam de son ordinateur…
KnowIT pour repérer les comportements suspects
Comme les précédents services, KnowIT mesure la productivité des salariés, mais ce service de cloud américain analyse aussi leurs « comportements » et identifie « les menaces internes ». L’application alerte par exemple l’employeur si un salarié semble chercher du travail ailleurs (en scrutant les mots clés qu’il tape sur son ordinateur), s’il a installé une application non autorisée sur son smartphone professionnel, ou encore s’il semble transférer des données confidentielles. KnowIT peut aussi savoir ce que postent les salariés sur les réseaux sociaux. Chaque option est vendue sous forme d’abonnement entre 2 et 8 euros par mois.
Slack, les fonctionnalités cachées de la messagerie
A priori la célèbre messagerie professionnelle n’a rien d’un logiciel de surveillance. Pourtant certaines de ces fonctionnalités statistiques permettent de contrôler ce que font les salariés sur la messagerie : quel pourcentage de messages est envoyé par message direct ? Quels sont les canaux les plus populaires ? Pour les forfaits payants, les chiffres sont plus précis encore. Il est possible d’avoir des données sur un utilisateur en particulier.
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