Avec les collègues, la famille ou les amis, les conversations vidéos s'enchaînent. Et ce sont nos cerveaux qui fatiguent.
Depuis le début du confinement, notre quotidien est passé en mode visio. Soirée entre potes, réunion pro, anniversaire… tout se passe sur Skype, FaceTime, Houseparty ou Zoom qui s’est imposée malgré des failles de sécurité avérées. C’est pratique pour garder le contact avec proches et collègues. Au début, on a même bien rigolé avec les fonds virtuels et les filtres, ou même en invitant un lama à sa réunion. Mais après plusieurs semaines de visioconférences, la fatigue commence à se faire sentir. Et c’est normal !
L’effacement de la frontière entre vie pro et vie perso
Confinement oblige, pour nos réunions comme pour nos apéros, le choix du lieu est limité. La frontière physique entre vie pro et perso a disparu. Même pour discuter avec ses amis, on fixe un créneau pour un « conf’ call » – c’est tout juste si on ne s’enverrait pas un rappel Outlook pour boire une bière. Résultat : toutes nos interactions sociales se ressemblent et ça nous pèse.
Une surconsommation de vidéos
En plus de ce flou entre pro et perso, le média Inc. évoque une surconsommation de communication vidéo. La journaliste freelance Suzanne Lucas, pourtant habituée à travailler à distance, raconte comment elle se retrouve à enchaîner les Zoom sans même se lever de sa chaise. Alors que dans de nombreux cas, un bon vieux coup de téléphone aurait suffi. On se retrouve donc à inventer des techniques pour quitter en douce les visioconférences qui s’éternisent.
Les conversations vidéo fatiguent notre cerveau
Même lorsqu’il n’y a pas d’abus sur la quantité, les réunions sur Zoom fatiguent notre cerveau. Interrogés par la BBC, Marissa Shuffler, professeure spécialiste du bien-être au bureau à la Clemson University, et Gianpiero Petriglieri, professeur à l’INSEAD, sont formels : une conversation vidéo requiert plus de concentration. En cause, l’impossibilité de s’appuyer sur le langage corporel des interlocuteurs. Nos méninges doivent donc fonctionner à plein régime pour compenser en s’appuyant sur les signaux non verbaux comme le ton de la voix.
Plus il y a de participants, plus c’est difficile pour notre cerveau qui se retrouve à devoir morceler son attention en fonction du nombre de petites cases sur Zoom. Ajoutez à ça les vidéos de mauvaise qualité et les WiFi défectueux et notre cerveau est rapidement en surchauffe.
C'est peut-être l'occasion de se souvenir des vertus d'un bon vieux coup de fil.
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