
Elles sauvent les rhinocéros, construisent un Internet alternatif, bidouillent des trucs dans leur garage ou sont pionnières de la blockchain.
Top des femmes à suivre dans la tech qui nous changent de Sheryl Sandberg et autre Randi Zuckerberg.
Diana Nucera, aka Mother Cyborg
On le sait, qui détient l’information détient le pouvoir. Et avec 90,87% des parts de marché, Google est bien devenue l’une des entités hybrides les plus puissantes du monde. Heureusement, les geeks font de la résistance. Aux États-Unis, les habitants de Detroit tablent sur le do it yourself pour s’affranchir des réseaux de communication traditionnels. À l’initiative de ce mouvement d’émancipation, Diana Nucera (son blaz : Mother Cyborg) qui a lancé la Detroit Community Technology Project, une association qui milite et œuvre pour une prise de contrôle sur la technologie. Pour elle, la situation est grave : « Ce sont nos droits civils qui sont en jeu si on ne reprend pas le contrôle sur Internet d’une manière décentralisée. » Épaulée par un groupe de technophiles, elle a créé la Equitable Internet Initiative, pour apprendre aux particuliers à construire des réseaux Internet et Intranet autonomes à bas prix. Pour Mother Cyborg, le but n’est pas seulement l’accès à Internet, c’est aussi la mise en place « d’un écosystème numérique sain. » Plus que jamais, put your hands up for Detroit.
Marion Moreau, au secours des rhinocéros
Ex-journaliste et directrice de la Fondation Sigfox, elle expliquait lors d’une interview au magazine Terra Incognita que les entreprises avaient une responsabilité plus importante que celle des gouvernements. Selon ses dires, « inutile d’attendre d’être au CAC 40 pour avoir de l’impact ». Et comme l’IoT n’est pas seulement censé nous envahir de gadgets pénibles, Marion Moreau a décidé de mettre les trackers de SigFox au service du bien commun. En Afrique australe, les rhinocéros sont traqués et amputés de leur corne, écoulée ensuite sur le marché noir asiatique à plus de 60 000$ le kilo. Nouvelle denrée rare, fantasmée pour ses vertus anti-cancérigènes et aphrodisiaques, elle se revend plus chère que l’or ou la cocaïne. Pour protéger l’espèce déjà décimée à plus de 80%, Marion, épaulée par l’association Save the Rhino, a rejoint l'année dernière une réserve du Zimbabwe pour poser des capteurs sur les cornes des 450 rhinocéros de la plus grosse réserve du pays. Très peu énergivores et intrusifs pour les animaux, ces capteurs bénéficient d’une autonomie de trois ans et coûtent moins de trente dollars l’unité. Objectif : surveiller les mouvements et déceler les anomalies pour soutenir les efforts anti-braconniers des gardes de la réserve.
Jen Foxbot, la youtubeuse qui vous apprend à bidouiller
Avec ses quelques 2,73 millions d'abonnés, la jeune femmes apprend à confectionner des objets tech, du plus utile (un détecteur de gaz) au plus chelou (un costume qui clignote lorsqu'il détecte du son). Pour cela, elle combine avec élégance physique, mathématique, informatique et low tech. Et quand elle n'est pas trop occupée à fabriquer un distributeur de grains pour corbeaux, elle s’interroge en vidéo : « Comment résolvons-nous les problèmes sociaux comme l'itinérance, la criminalité, la pauvreté, etc.? »
Primavera De Filippi, reine de la blockchain
Primavera est chargée de recherche au CERSA/CNRS, et chercheuse associée au Berkman-Klein Center à l’Université de Harvard. Son travail porte sur les implications juridiques et politiques de la blockchain et des crypto-monnaies. La jeune femme a également fondé la Coalition Dynamique sur les technologies blockchain (COALA) au sein du Forum International sur la Gouvernance d’Internet (IGF). Elle est co-autrice du livre Blockchain and the Law publié en 2018 par Harvard University Press et du Que Sais-je Blockchain et Cryptomonnaies publié en 2018 par les Puf. Voilà, c'est tout.
Meredith Whittaker, qui a dit fuck à Google
Aujourd'hui, elle a cofondé l'AI Now Institute, une structure destinée à la promotion de l'éthique dans l'intelligence artificielle. Mais avant cela, Meredith était chez Google, à la tête du groupe Open Research. Sa voix contestataire lui a fait claquer la porte en juillet 2019. Avant cela, elle avait participé à l'organisation d'une grève suivie à l'échelle mondiale afin de protester contre la manière dont Mountain View traitait les questions de harcèlement sexuel impliquant de hauts responsables.
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