61% des millennials ont déjà stalké en ligne leur partenaire actuel ou leur ex, révèle une étude.
De Facebook à Instagram en passant par Twitter et Linkedin pour les plus audacieux, espionner ses ex est devenu une pratique tristement banale, quitte à mettre notre santé mentale entre parenthèses. Mais que celui qui n'a jamais stalké jette la première pierre.
Quand le stalking s'invite dans notre routine Internet
Près d'un tiers des Français (33%) ayant déjà été en couple admet avoir « traqué » un ex ou un partenaire actuel en ligne, scrollant à l’infini sur son feed Instagram à la recherche d’indices et de signes qu’il ou elle pense toujours à nous, ou pour « prendre de ses nouvelles » à son insu et sans son consentement. Chez les millennials, la chose est courante : 61% des 18-39 ans qui ont déjà été en couple ont déjà espionné sur les réseaux sociaux l'objet de leur désir. Chez les plus de 40 ans, il semblerait que l'on soit plus apaisé ou en tout cas moins enclin à « stalker », car le chiffre tombe à 18% au sein de cette démographie.
La pratique s’est tellement banalisée qu’elle a ouvert la porte à des comportements toxiques. Le plus alarmant ? 31% des jeunes Français (18-39 ans) actuellement en couple estiment que leur partenaire est susceptible d'installer une application de stalking – autrement appelée « creepware » ou « stalkerware » – sur leurs appareils. L’objectif : surveiller ses activités numériques et passer en revue textos, historique d’appels, e-mails et photos.
« L’étude pointe des différences selon les âges et les genres. La pratique du stalking est plus forte chez les moins de quarante ans et chez les hommes. Or, elle s'inscrit dans un contexte sociétal où les valeurs phares sont la transparence et l'absence d'engagement. L'étude montre que les pratiques sont en dissonance avec les discours. Prôner la transparence et mettre en scène sa vie sur les réseaux sociaux permettent-ils de garder une part cachée en coulisses qui donne à l'autre le sentiment qu'on lui échappe ? Chanter la liberté et l'ouverture dans le couple est-il compatible avec le besoin ontologique de réassurance qui sommeille en chacun de nous ? L'étude suggère des réponses tranchées à ces deux interrogations », souligne Catherine Lejalle, chercheuse sociologue sur les comportements des consommateurs en ligne.
Fenêtre sur feed Insta
Pour les personnes ayant admis s'être déjà adonnées à un stalking intempestif, les raisons varient : 43% d'entre elles sont motivées par la curiosité, 30% par un manque de confiance. Pour près de 25% des interrogés, la jalousie semblerait être le moteur, puisqu'il s'agirait de savoir ce que faisait leur ex, et avec qui.
Dans le tas, les hommes semblent avoir une petite longueur d'avance... En France, ils sont presque deux fois plus susceptibles que les femmes d'utiliser des applications invasives pour espionner leur partenaire. 8% des hommes qui ont été en couple ont utilisé un creepware pour surveiller le téléphone de leur ex ou de leur partenaire, contre seulement 4% des femmes.
Une pratique qui pourrait conduire à des dérives ? On se souvient tous de la série You, sortie sur Netflix en 2018.
« Vérifier l'activité d'une personne en ligne n'est pas toujours malveillant, rappelle dans un communiqué Kevin Roundy, directeur technique spécialiste des stalkerwares chez NortonLifeLock. Mais il est indispensable que les internautes soient conscients de la quantité d'informations qu'ils rendent disponibles. Qu'il s'agisse de la localisation, du partage d'une photo d’une voiture ou d'un test qui révèle la réponse à une question de sécurité, nous devons faire attention à ce que nous partageons. Il n’est pas trop tard pour reprendre le contrôle, mais il est essentiel de savoir comment gérer son empreinte en ligne pour adopter une vie numérique plus sûre. »
Méthodologie : cette étude réalisée par NortonLifeLock en partenariat avec The Harris Poll a interrogé plus de 10 000 personnes dans 10 pays, dont 1 000 adultes Français, afin d'évaluer les habitudes en ligne des consommateurs et les domaines dans lesquels elles peuvent dévier vers le cyberharcèlement.
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