Des chaussettes de Noël

Ils ont choisi de faire un Noël éco-responsable, et ils nous racontent

© svetikd via GettyImages

À Noël aussi, on peut faire la fête de façon éco-responsable. La preuve en 3 témoignages.

Toute l’année, on parle éco-responsabilité, anti-gaspillage, zéro déchet, déconsommation. Et puis, il y a Noël. Entre la fête, les paillettes, les cadeaux, les traditions et la bonne chair, on a vite fait d’oublier nos engagements pour la planète. D’après une étude CSA, le budget de fête des Français serait en légère baisse par rapport à 2018. Mais ils devraient quand même débourser 549€ en moyenne à Noël. On peut difficilement faire l’impasse sur la fête et les cadeaux mais on peut quand même essayer d’adopter des habitudes plus éco-responsables. Témoignages.

« Ça évite d’acheter n’importe quoi à la FNAC à la dernière minute. »

Cette année, pour Robin, 25 ans, Noël rimera avec seconde main. Après l’arrivée d’un enfant et un déménagement qui a engendré beaucoup de déchets, sa sœur a proposé de faire la fête un peu différemment cette année. Les cadeaux seront donc tous vintage. « Avec une exception pour les marques écolo ou qui pratiquent l’upcycling », précise le jeune diplômé en communication événementielle.

Pour les emballages, Robin pratiquait déjà le recyclage depuis plusieurs années. Sensible aux jolis graphismes, il a pris l’habitude de conserver les beaux sacs et papiers toute l’année. En revanche, il était moins familier du monde de la seconde main. Pour faire ses cadeaux de Noël, il a dû sortir de sa routine. Pas question de faire ses achats le 24 décembre à 18h. « Ça motive à réfléchir différemment et ça évite d’acheter n’importe quoi à la FNAC à la dernière minute. »

Plutôt que de parcourir les grands magasins, le jeune homme a trouvé son bonheur sur Leboncoin, Vinted ou des fripes locales. Une nouvelle façon de faire des cadeaux qui l’a amené à découvrir de nouvelles boutiques dans sa ville. Et à adopter de nouvelles pratiques pour le reste de l’année. « J’ignorais qu’on pouvait trouver autant de BD vintage à Lille. Après Noël, je retournerai dans certains magasins pour en acheter pour moi. »

« J’adorerais pouvoir offrir des culottes de règles à Noël »

Noël est souvent synonyme de traditions. Pas pour Noémie, 28 ans, qui a décidé d’utiliser la fête familiale pour faire changer les habitudes de ses proches. Cette année, celle qui a déjà « offert des bouquins féministes à tous les hommes de [sa] famille » a décidé de faire des cadeaux éco-responsables et utiles.

Depuis deux ans, la famille qui a l’habitude de se réunir en petit comité est sur la voie du changement. Le foie gras est banni et le moment de fête « évolue doucement vers quelque chose de moins consumériste. » Objectif : se concentrer sur le moment passé ensemble plutôt que sur les objets matériels. Beaucoup plus engagée que le reste de sa famille, Noémie a décidé de poursuivre cette première réflexion familiale et de faire ressortir ses engagements personnels à travers ses cadeaux.

En 2019, la consultante en social media a entamé sa transition écologique. Cotons démaquillants réutilisables et gourde d’eau font désormais partie de son quotidien. Et, elle l’espère, bientôt de celui de ses proches. « Ce sont des objets éco-responsables qui intéressent les gens mais, dissuadés par l’investissement financier ou par fainéantise, ils n’osent pas toujours passer le cap », explique Noémie. Les cadeaux de Noël se transforment en moyen de convertir sa famille. Sous le sapin, elle déposera donc des kits pour fabriquer son démaquillant ou des disques démaquillants lavables. Noémie note que l’engagement écologique est de moins en moins tabou mais elle aimerait aller encore plus loin. « Dans quelques années, j’adorerais pouvoir offrir des culottes de règles à Noël ou en demander », confie-t-elle.

Grâce à une démarche globale de moins consommer toute l’année, les fêtes de fin d’année se sont métamorphosées ces dernières années chez Noémie. Mais d’après elle, ça pourrait changer si la famille s’agrandissait avec des enfants en bas âge.

« Ne pas s’enfermer dans des traditions sans se poser de questions »

Chez Marie, 28 ans, Noël se fête en famille, nombreuse. Chaque fin d’année, la maison familiale accueille une quinzaine de convives dont 6 enfants. Mais depuis deux ans, la famille ne se retrouve plus autour d’un arbre coupé. Habitant à proximité d’une forêt, la mère de Marie préfère récupérer des branches qu’elle dispose dans un vase et orne de décorations de Noël traditionnelles. Et toute la famille approuve ce petit changement.

Pas de sapin et pas non plus de papiers cadeaux. Pour éviter de contribuer aux 11 000 tonnes d’équivalent CO2 générées par les emballages cadeaux, la famille de Marie avait banni leur utilisation l’année précédente. Lancé par sa sœur, le défi a été suivi « par presque toute la famille. » Les traditionnels papiers colorés ont été remplacés par des morceaux de tissu selon la technique japonaise du furoshiki. Et pour ne pas gaspiller du textile plutôt que du papier, la sœur de Marie adepte de couture a récupéré tous les tissus.

Cette année, la famille a pris le pli et s’attaque à un nouveau défi : des cadeaux de seconde main ou faits maison. Un challenge en phase avec la sensibilité écologique de Marie qui affirme être « engagée dans une démarche de réduction globale de sa consommation. » Comme Robin, elle raconte que cette contrainte oblige  « à se creuser un peu plus la tête pour trouver quelque chose qui fasse plaisir. » En revanche, elle l’avoue que « pour les enfants, qui veulent des jouets qui viennent de sortir, c’est trop compliqué de faire dans le seconde main. »

Difficile de tenir les engagements jusqu’au bout mais pour Marie, il est nécessaire de s’autoriser des petites exceptions. Le plus important c’est surtout « de ne pas s’enfermer dans des traditions sans se poser de questions. » Celle qui a quitté le monde de la communication pour devenir horticultrice espère surtout que ces petits gestes permettront « aux enfants d’aujourd’hui de grandir avec des traditions différentes, plus respectueuses de l’environnement. »

commentaires

Participer à la conversation

Laisser un commentaire