Il est enfin socialement acceptable de ne plus investir 2 500 balles dans un vêtement porté moins de 24 heures.
La saison des mariages est ouverte, la chasse à la robe de mariée aussi. Et même les Américaines, pourtant friandes d'onéreuses robes dentelées optent désormais pour la fripe. C'est le constat formulé par The Wall Street Journal, qui observe une nette augmentation des achats de robes de mariée dans les boutiques Goodwill (l'équivalent de notre Emmaüs) ou sur des sites dédiés à la seconde main comme Thred Up.
« L'année de la mariée à petit budget »
Le temps des diadèmes ornés de pierres semi précieuses et des monceaux de tissus brodés hors de prix tire peut-être à sa fin. Selon un sondage*, seul un tiers des futurs mariés aux États-Unis ont déclaré être prêts à « faire des folies vestimentaires » pour la célébration de leur union en 2023, contre 47 % en 2022. Premier poste d'économie : la robe de mariée, dont le prix a considérablement augmenté ces dernières années*, passant de 1 600 $ en 2019 à 1 900 $ en 2022. Du coup, inflation et stagnation des salaires obligent, les mariées font la fine bouche. En avril dernier, David's Bridal, la plus grande chaîne de vêtements de mariage du pays, a déposé le bilan. En cause : un nombre croissant de mariées qui choisissent des tenues moins traditionnelles, y compris des robes d'occasion. Pour James Marcum, CEO de l'entreprise, 2023 est donc « l'année de la mariée à petit budget. »
À Charlotte en Caroline du Nord, de nombreuses clientes se sont récement pressées pour faire la queue dès 6 heures du matin devant une boutique Goodwill qui lançait sa première vente à thème et proposait des robes de secondes main vendues entre 99 et 499 dollars. « Il n'y a tout simplement plus de stigma à acheter votre robe de mariée chez Goodwill », a commenté Tonya Nation, en charge des magasins de la région. Sur Instagram, la gymnaste olympique Simone Biles a expliqué en story avoir sélectionné pour son mariage une robe vendue 120 dollars. D'après Olivia Renfro, organisatrice d'événements à Louisville dans le Kentucky, un tiers des couples qu'elle accompagne entendent investir dans « l'expérience plutôt que l'apparence. » C'est le cas de Rachel Jacobs, assistante sociale à Austin au Texas, qui n'a quant à elle dépensé que 11,88 dollars pour une robe de seconde main. Pour la cérémonie, elle a emprunté celle de sa meilleure amie.
Acheter une robe de mariée comme une voiture d'occasion
Sur ThredUp, les achats de robes blanches d'occasions ont augmenté de 23 % en 2023 par rapport à la même période en 2019. Poshmark, plateforme en ligne d'occasion, affirme que les ventes d'articles étiquetés « mariage » ont augmenté de 35 % depuis 2022. Sur Facebook, les groupes consacrés à la vente de robes d'occasion fleurissent joyeusement, tandis que décollent les sites de revente dédiés au mariage. C'est le cas de Stillwhite, qui aurait vendu pour 1,7 million de dollars de robes en mars dernier. Et les robes ne sont pas les seules à voir leur budget revu à la baisse. Les cadeaux de mariages connaissent le même sort, quand ils ne sont pas tout simplement rayés des cartes. Toujours d'après The Wall Street Journal, les organisateurs d'événements américains ont depuis le début de l'année envoyé via la plateforme Evite plus de 33 000 invitations incluant les mots « pas de cadeaux », soit une augmentation de 18 % par rapport à la même période en 2022. Cela n'empêchera personne de danser jusqu'au petit matin.
*Source respectives : Zola et The Knot, plateformes américaines spécialisées dans l'organisation de mariages
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