Présentes depuis 2013 dans une commune sur trois en Suède, les « Fritidsbanken » démocratisent avec succès l'accès au sport et au divertissement.
Aucune restriction pour profiter du service scandinave, il suffit de laisser son nom et son numéro de téléphone pour louer un objet et en profiter pendant deux semaines. D'après le quotidien Svenska Dagbladet, les fritidsbanken, au croisement du minimalisme, de l'anticonsumérisme et de l'amour pour les sports au grand air, rallient de plus en plus d'adeptes.
« Tout le monde peut emprunter, tout est gratuit »
Bienvenue dans un monde où il n'y a plus besoin d'acheter une tente 2 places pour faire du camping ou des raquettes pour faire du tennis. Dans les fritidsbanken suédoises, ou « banques du temps libre » , un seul mot d'ordre récapitulé par l'association sur son site : « Tout le monde peut emprunter, tout est gratuit », comme dans une « bibliothèque, mais avec des équipements sportifs et de plein air. » Et on y trouve de tout : bottes en caoutchouc, casques de hockey, patins à glace ou réchauds pour cuisiner en randonnée... Aujourd'hui, les bibliothèques des loisirs fêtent leurs 10 ans. La première a ouvert en 2013 dans le village de Deje au sud-ouest du pays à l'initiative de la femme diacre, Carina Haak. « Ces banques du temps libre portent un projet profondément égalitaire », souligne le quotidien suédois Svenska Dagbladet. En effet, c'est ce qu'estimait Carina Haak : tout le monde devrait avoir accès à des équipements de loisirs pour s'essayer à différentes activités sans avoir à ouvrir son portefeuille. Financée par les impôts, l’organisation quotidienne des différentes bibliothèques est principalement orchestrée par les communes rappelle le Courrier International. Et pour gonfler ses stocks, elles dépendent des dons de particuliers, d'entreprises et d'organisations. Aucun don n'est inutile, comme le note Ola Holmberg, gestionnaire de l’organisation à Märsta : « Tout se recycle. Quand on travaille ici, il faut être dans cet état d’esprit. Là, par exemple, nous avons réparé les crochets de skis de fond à l’aide de vieux rayons de roues de vélo. »
La sobriété heureuse à l'heure nordique
À mesure que les conversations autour du « monde d'après » se font plus pressantes, nos voisins nordiques ne semblent pas à court d'inspiration. En témoignent ces concepts scandinaves et islandais fondés sur les notions de sobriété et de vie en extérieur. Il y a tout d'abord le lagom, adverbe suédois pouvant se traduire selon les contextes par « modéré », « suffisamment », « optimal », « ni trop peu, ni pas assez » (pour une quantité par exemple) ou encore « dans la mesure qu'il convient »... En filigrane, une idée : vivre plus lentement et pleinement, au rythme des saisons et de la nature sans en épuiser les ressources.
Chez les Islandais, l'idée de juste mesure est aussi présente avec le jólabókaflóð, le « déluge de livres à Noël », qui désigne l'arrivée des livres offerts lors du réveillon du 24 décembre. Derrière le jólabókaflóð, un mantra : privilégier la lecture au coin du feu après un bon repas partagé. Enfin, le allemannsretten norvégien défend un principe simple : le « droit de tout un chacun de profiter de la nature ». Ainsi, le pays encourage l'accès à ses espaces naturels sans aucune restriction ou presque... La seule consigne étant de ne laisser aucune trace de son passage.
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