Même si notre conscience écologique s’affirme, la réalité est que nous vivons cela comme une contrainte et que nous peinons à l’inscrire dans nos actes.
Comment répondre aux urgences environnementales si nous n’agissons pas – collectivement et individuellement – pour les résoudre ? Dans le podcast Vlan, le sociologue Michael Dandrieux nous propose un nouveau contrat : l’écosophie.
De l’écologie à l’écosophie… de l’importance de la nuance des mots
Étymologiquement, écologie signifie « le discours sur la nature ». Or, ce discours n’arrive pas à convaincre en masse, ni à mobiliser concrètement nos actions individuelles.
Or, l’urgence des questions de l’environnement nous contraint à ne plus seulement parler d’écologie mais à agir. C’est ici que le concept d’écosophie a toute sa pertinence. Écosophie signifie « la sagesse de la nature » et donc la connaissance de ce qui nous entoure. Cela intègre l’idée que nous faisons partie de la nature, il s’agit donc d’un nouveau contrat que l’on doit trouver avec elle.
Comme le souligne Michael Dandrieux : « Entre les insuffisances des actions institutionnelles et les “gouttes d’eau dans l’océan” que semblent apporter parfois en vain les plus volontaires d’entre nous, émergent, disparaissent et renaissent des phénomènes latents : cafés concepts parisiens, magasins bio, épiceries en vrac qui apparaissent dans nos quartiers sont autant des signes annonciateurs d’un changement des mentalités que de réactions plus opportunistes à des modes passagères ».
L’écosophie pour changer les comportements face à l’enjeu écologique
Nous revenons sans cesse à cette question. Comment faire basculer nos comportements sans que cela soit vécu comme une contrainte car personne ne choisira la contrainte si on lui donne le choix ?
À l’inverse de l’écologie, l’écosophie n’est pas punitive, elle est enveloppante puisqu’elle te dit « tu es ton environnement » et elle va te récompenser (cela peut être aussi bête qu’une gamification) quand tu fais des gestes qui vont dans le sens de cette symbiose. C’est un petit pas de côté mais qui peut tout changer.
Ce jeu ne doit pas venir uniquement de l’État, mais aussi des individus au sein de petites structures. Par ailleurs, cette transformation doit également être portée par des entreprises. Ces structures ont aujourd’hui la puissance de faire évoluer les mentalités par la publicité mais aussi et surtout par leur engagement sociétal. Si le RSE a pu être un département en désamour, il est aujourd’hui le plus important dans les entreprises.
Les consommateurs les plus avertis demandent cet engagement de la part des marques dont certaines comme Patagonia ou Chobani prennent les devants. Elles doivent nous aider à repenser notre rapport à notre environnement, voire même à notre corps qui est souvent considéré comme une simple « machine ».
Comme le souligne Michael Dandrieux dans le podcast, il faut repenser notre rapport à l’habitat. Qu’est-ce que signifie habiter son quartier, sa ville, sa maison, son emploi, son corps, sa pratique du sport… C’est la seule voie que doit emprunter l’humanité pour relever le défi de son existence sur la planète.
Pour aller plus loin...
L'ecosophie me paraît être une bonne idéologie aux antipodes de ces pétitionnaires alarmistes qui s'indignent parfois trop contre le réchauffement climatique mais pas ou peu contre les fake-news anti-vaccins par exemple. L'ecosophie doit réunir le pragmatisme concernant la lutte contre le réchauffement climatique et pour l'environnement ainsi que l'évolution des progrès techniques, médicales et technologiques car la Chine est en train de ringardiser l'Europe qui a pas mal de retard dans ces domaines.