
Barbara Butch mixe tout. DJ infatigable, elle adore mélanger les communautés. Elle se revendique militante multicartes – LGBT et contre la grossophobie –, mais « love giver » avant tout. Pendant le confinement, elle proposait aux fans de son compte Instagram ce qu’elle sait faire de mieux : partager, chanter et danser dans des live foutraques et ouverts. Portrait.
La routine dont tu ne peux (vraiment) pas te passer ?
Barbara Butch : Tous les jours, me mettre du rouge à lèvres. Ça me donne envie de faire des choses !
L’idée reçue que tu adorerais démonter ?
B. B. : Que tous les gros sont gros parce qu’ils mangent trop.
Ton pitch pour changer le monde, ce serait quoi ?
B. B. : Faire que la bienveillance ne soit plus seulement un concept.
La personne que tu follow et qui te fait un bien fou ?
B. B. : Rain Dove (@raindovemodel), une activiste LGBT non binaire. J’adore sa manière de communiquer. Elle laisse circuler la parole, écoute et réussit à créer un espace très libre et très apaisant.
La tendance qui te fait flipper ?
B. B. : Ces instagrameurs et leurs produits au charbon qui font les dents blanches ! Personne n’a des dents aussi blanches, à part les poupées.
Ton appli de la honte ?
B. B. : J’adore jouer au Uno !
Tu es plutôt du genre dream team ou hacker solitaire ?
B. B. : Dream team 100 %. J’ai même appelé ma fan base « la communauté du Love ». On est 31 000, mais c’est comme une famille. Je sais à quel point ça peut être dur d’être isolé, donc c’est un endroit où on peut recevoir du réconfort.
La tech que tu n’as pas du tout envie d’adopter ?
B. B. : TikTok, parce que j’ai la flemme, mais j’y viendrai peut-être. Mais surtout Twitter, parce que je trouve que c’est un endroit hyperviolent.
Ta dernière grande inspiration, raconte !
B. B. : Quand j’ai fait la couverture de Télérama totalement nue et qu’elle a été interdite sur les réseaux sociaux. Ça m’a permis de rendre plus visible les oppressions que subissent les personnes grosses.
Et toi, la dernière fois qu’on t’a fait changer… c’était comment ?
B. B. : Quand j'ai été victime d’un raid sur mon compte Instagram. On m’avait prévenue qu’on m’insulterait ce jour-là, à 18 heures. À la dernière minute, j’ai décidé que j’allais répondre en passant des chansons d’amour en live. C’était une expérience très forte. Et je crois que ça les a déstabilisés.
Tu es le genre « je n’ai rien à cacher », ou tu fais tout pour te planquer ?
B. B. : Quand j’ai créé le hashtag #onexiste, je voulais surtout montrer que tout le monde peut se faire sa place.
Tu lèves des fonds… Tu en fais quoi ?
B. B. : Je donne tout au FAST – le fond d'action sociale trans –, qui aide les personnes transgenres les plus précaires.
Si tu étais une recherche Google, on pourrait te demander quoi ?
B. B. : Comment prendre confiance en soi en trois leçons ! Je n’ai aucune idée de la réponse, mais je la trouverais.
Sky is the limit. Et toi, elles sont où tes limites ?
B. B. : Tant qu’un projet m’intéresse, je fonce, sans me poser de questions.
Allez, si on devait tout résumer en un mantra, tu dirais quoi ?
B. B. : Essayez de vous aimer !
Barbara Butch en 5 dates
1997 : Ma première marche des fiertés
2005 : L’ouverture de mon restaurant à Montpellier
2016 : L’arrivée de mon mimi de chien dans ma vie
2017 : Le jour où j’ai affiché le drapeau LGBT alors que je mixais, en Lituanie, dans un endroit où avait flotté le drapeau du IIIe Reich
2020 : Moi, nue, en couverture de Télérama
Cet article est paru dans le numéro 23 du magazine de L'ADN : « Anti-fragile » - À commander ici !
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