Le célèbre festival psychédélique s’exporte en ce moment sur nos écrans en raison de la pandémie. Mais la transcendance de l’expérience, habituellement partagée par 70 000 personnes dans le désert du Nevada, est-elle aussi authentique ?
« Multiverse », c’est le thème que les organisateurs du Burning Man, immense rassemblement ayant lieu chaque année dans le désert de Black Rock au Nevada, ont choisi pour cette année particulière. Du 30 août au 6 septembre et pour la première fois, les festivaliers peuvent participer à l’événement depuis leurs écrans, la poussière dans les yeux et le cagnard en moins. Au menu, une plateforme en constante expansion comprenant huit univers, un temps virtuel et le fameux Man Burn, mannequin géant brûlé chaque année selon la tradition.
Événement artistique aux allures de fête païenne, le festival du Burning Man s’est originellement fait connaître pour la radicalité de ses principes. Non-commercialisation, expression de soi absolue, culture du moment présent, sens de la communauté et de la co-construction… les valeurs qui y sont partagées sont propices à des moments de révélation que certains décrivent comme inoubliables et bouleversants. Mais la magie est-elle la même en période de distanciation sociale ? Surtout, est-elle la même « sur un téléphone, un écran d’ordinateur ou derrière un casque de VR ? », questionne Neil Shister dans un article du New York Times.
Une reconstitution fidèle
Salles de chat et rencontres fortuites, île de contemplation spirituelle, zigzags entre de « faux » campements de fortune, foisonnement d’œuvres d’art dont certaines datent des années passées… Pour le journaliste, le multivers a réussi à maintenir l’atmosphère et le joyeux bazar du festival. D’ailleurs, quoi de mieux qu’Internet pour retranscrire les « possibilités illimitées » d’un événement aussi créatif ?
« Ce n’est pas simplement une approche approximative de Black Rock City, mais une reconstitution parfaite, commente le journaliste Peter Rubin qui a testé le festival en ligne pour Wired. Comprenant plus de 100 univers artistiques et d'activités interconnectées, le BRCvr (version virtuelle du Burning Man, ndlr) rassemble des burners chevronnés et des novices épris de VR lors d’une semaine de célébration radicale, laquelle livre tout, sauf les coups de soleil et la déshydratation. »
Seul bémol, la version virtuelle du festival ne permet pas réellement d’en éprouver l’inconfort et les questionnements existentiels, regrette Neil Shister. De quoi donner un avant-goût virtuel de l’événement aux burners en herbe avant sa prochaine édition physique.
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