
Expérience immersive aux allures de trip initiatique, « A Circular Journey » nous embarque dans un fantasme SF explorant l’infiniment grand et l’infiniment petit. Un parcours sensoriel tout en lumières et en musique à découvrir à l’Atomium de Bruxelles.
Au commencement était un point… un simple petit point qui n’avait ni début, ni fin. Ainsi débute le parcours audio-lumineux « A Circular Journey », œuvre spirituelle et immersive pensée par le collectif d’artistes Visual System. Dans les entrailles de l’Atomium de Bruxelles, étrange bâtiment futuriste construit pour l’Exposition universelle de 1958, évolue une expérience hors du temps, une faille spatio-temporelle dans laquelle les visiteurs peuvent déambuler des heures. Dans un décor sci-fi à la Blade Runner, le parcours évoque les rouages de notre univers, ses vies passées et futures, sa circularité et ses liens invisibles oscillant sans cesse entre infiniment grand et infiniment petit…
Une « messe moderne » à l’heure du numérique
En fond sonore, une voix omnisciente récite un mystérieux mantra et nous guide. Sensorielle et onirique, l’expérience semble naturellement inviter à l’introspection. On en sort, selon ses créateurs, comme l’on sortirait du théâtre ou du cinéma. « À la manière d’un film ou d’une pièce de théâtre, il y a une vraie narration, un parcours que l’on suit au fil de la lumière et de la musique, explique Ambroise Mouline, designer et artiste du collectif. On entre dans l’expérience par un sas, une sorte de salle des machines avec des fresques contemporaines, puis vers des éléments relevant davantage du spirituel, poursuit-il, c’est une sorte de messe moderne en fait ! »
Pour les besoins de l’expérience (prolongée jusqu’au 1er septembre 2019 tant elle est un succès), Visual System s’est entouré du compositeur Thomas Vaquié et de l’écrivain et scénariste de jeux vidéo Stéphane Beauverger, deux figures récurrentes dans les créations du collectif depuis sa naissance en 2007. « Stéphane a écrit un poème dont nous nous sommes inspirés pour concevoir l’installation. Il y injecte des questionnements sur l’Homme, les origines du monde dans un univers lumineux très abstrait », rapporte à son tour Valère Terrier, cinéaste du groupe. Conçue comme une boucle de 7 minutes, l’expérience peut être vécue aussi longtemps que souhaité.
Des ébénistes et des programmeurs
Dans l’enceinte de l’Atomium, des kilomètres de câbles et des milliers de LED donnent vie à ce parcours numérique colossal. Un travail de bâtisseurs et un décor que les artisans du collectif – ingénieurs, architectes, designers, sculpteurs, programmeurs et même ébénistes – ont fabriqué à la main. « Nous donner un espace, c’est un peu comme nous donner une feuille de papier. À partir de là, on trouve des façons de réinventer un endroit, de lui donner un sens qu’il n’avait pas initialement », poursuit Ambroise. Les structures en bois qui accueillent ces tapisseries lumineuses on en effet été pensées pour le lieu. L’intégralité du parcours est ensuite programmée et pilotée sur ordinateur. Pluridisciplinaire, le collectif revendique une façon de travailler décloisonnée et volontairement poreuse en matière de savoir-faire. Ici, métiers ancestraux et contemporains collaborent. Cela fonctionne et ça fait du bien !
À découvrir jusqu'au 1er septembre : « A Circular Journey » à L’Atomium de Bruxelles
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