le mème de John Travolta chi cherche d'où viient la voix

Entre l’Ukraine et la Russie, la guerre des mèmes fait rage

Avant de faire parler les armes à feu, les deux camps se bombardent de mèmes sur Twitter... Une forme extrêmement efficace de propagande.

La guerre fait rage entre la Russie et l’Ukraine… sur Twitter en tout cas. Alors que la tension internationale continue de monter et que l’AFP rapporte ce vendredi 18 février des bombardements à la frontière, les deux pays se livrent déjà une lutte acharnée sur les réseaux. Et cela se joue... à coup de mèmes. Le 16 février dernier, alors que la Russie indiquait qu’elle allait commencer une désescalade et un retrait de ses troupes, le compte de l’ambassade de Russie d’Afrique du Sud postait une série de mèmes se moquant de la prédication américaine sur une possible invasion. De nombreux partisans russes ont aussi surenchéri, en utilisant des mèmes visant à dédouaner la Russie de sa responsabilité dans la crise actuelle.

Le même phénomène est d’ailleurs observable du côté de l’Ukraine. Le compte officiel du pays sous la menace a posté depuis quelques mois une série de tweets moquant ouvertement son voisin russe.

La nouvelle propagande de guerre

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le fait de s’envoyer des blagues en période de conflit n’est pas un concept neuf. Aux États-Unis, cette forme de propagande appelée « memetic warfare » ou guerre de mèmes a été théorisée dés 2005 par le lieutenant-colonel des Marines Michael Prosser, qui avait même à l’époque proposé la création d’un centre dédié au sujet. En Russie, c’est la fameuse Internet Research Agency basée à Saint-Pétersbourg qui est chargée de créer ces images afin de mieux manipuler l'opinion en ligne.

Pourquoi les mèmes sont aussi dangereux qu’un flingue ?

En utilisant un format alliant texte, image et humour absurde ou décalé, les mèmes sont des outils parfaits pour assurer une nouvelle forme de propagande 2.0. Ils ont largement été utilisés pour transformer les ados en militants d'extrême droite avec le mouvement du Red Pill ou bien pour assurer la sympathie de Donald Trump en 2016. C’est exactement la même tactique utilisée par le compte @Ukraine qui a expliqué sa démarche au Washington Post : « Avec ce mème, nous expliquons à une audience lointaine et très large que c’est la Russie le problème. En comparant la Russie à un mal de crâne, on explique la situation de manière simple et efficace. » Quand on sait que le message a atteint près de 55 millions de personnes, on se rend tout de suite compte de la force de frappe de ces petites blagues.

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.

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