Instagram veut vous faire progresser

Pour quelques Reels de plus : comment Instagram instaure une course sans fin à la productivité

© Parker Gibbons via Unsplash

D’après l'influenceuse Rachel Reichenbach, pour buzzer sur la plateforme, il faut se lever tôt et... poster, poster, poster !

On le savait pour YouTube ainsi que pour Twitch : si un créateur veut espérer percer et voir sa communauté grandir, il doit produire toujours plus de contenus. Cette règle semble bien devoir aussi s’appliquer à Instagram qui souhaite voir ses utilisateurs en suractivité en échange d’un taux d’engagement correct. C’est du moins ce que révèle la créatrice de contenus Rachel Reichenbach dans un post de blog intitulé Why your Instagram Engagement Kinda Sucks Right Now  et relayé par Influenth.

La carotte et le bâton d’Instagram

Dans ce post, Rachel Reichenbach explique qu’elle a été contactée par la plateforme pour bénéficier et bien évidement répandre, les conseils avisés de l’équipe spécialisée sur les partenariats. Il en ressort la mise en place d'un système de récompense et de sanction basé sur l’usage global de l’application par les influenceurs. Il n'est pas seulement question d’agir sur un post en particulier ou de compter les likes et les commentaires, mais bien de prendre en compte l’ensemble de la stratégie de publication sur la plateforme.

Moins de blabla, plus de Reels

Pour augmenter le taux d’engagement, les utilisateurs sont donc priés d’utiliser les Reels, le système de mini vidéo qui est censé concurrencer TikTok. Rachel Reichenbach estime qu’il s’agit du « code secret » du buzz en ce moment et donne l’exemple suivant. Si les créateurs postent un Reel toutes les semaines le lundi, le taux d’engagement sur les posts suivants bénéficieront d' un bonus. À l’inverse, un rendez-vous Reels manqué et le taux d’engagement des publications chutera et ne pourra connaitre d'embellie qu’au prochain Reel posté. La vidéo ne suffit d’ailleurs pas. Il faut aussi optimiser le contenu avec les géolocalisations, les GIFs et l’ensemble des outils mis à disposition.

Poster le jour, poster la nuit, poster tout le temps

En termes de rythme, c’est plutôt simple : Instagram veut faire de vous un spammeur professionnel ! D’après l’équipe chargée des partenariats, le nombre de publications doit se situer idéalement entre 5 et 7 Reels par semaine. Sur ce point, Rachel Reichenbach se demande « qui a vraiment le temps et la santé mentale pour tout ça ». Elle conseille à sa communauté d’essayer de faire seulement un Reel par semaine tout en expliquant que ce système de carotte et de bâton sera largement moins influent d’ici quelques mois quand les utilisateurs auront pris en main cette fonctionnalité. Pour ce qui est des autres formats, Instagram recommande au minimum deux stories par jour, trois posts par semaine comprenant des Reels ou des vidéos IGTV, et au moins un à trois IGTV par semaine. Enfin, et c’est sans doute le plus important, Instagram veut avant tout que ses utilisateurs soient réguliers. Plusieurs posts publiés à jours et heures fixes dans la semaine seront toujours plus récompensés en termes d'engagement qu’une politique de publication irrégulière.

Tous des tâcherons ?

Bien qu’ils s’adressent aux utilisateurs professionnels de la plateforme, difficile de ne pas voir dans ces conseils une manière plus ou moins directe d’organiser le travail des influenceurs de la part d’Instagram. Ces indications qui sont parfois beaucoup plus implicites sur d’autres plateformes comme YouTube par exemple, poussent inévitablement les créateurs de contenus à produire toujours plus, au point d’atteindre parfois le burnout. Ce modèle de développement est d’ailleurs largement remis en cause par les plateformes alternatives qui misent sur les abonnements payants et l’engagement d’une communauté réduite, mais plus passionnée comme Patreon par exemple.

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.
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