un homme avec une barbe et des cheveux blancs dans son bureau

Didier Raoult : itinéraire d’un animal médiatique

© Didier Raoult via LCI

Qui est responsable de la montée en puissance médiatique du professeur Raoult ? Les réseaux sociaux, les médias ou bien le professeur lui-même ?

Didier Raoult est un personnage paradoxal. Homme de science au look rock and roll, spécialiste très contesté par ses pairs, mais écouté par le président de la République, poids lourd tant au niveau médical que business, pointé du doigt pour ses erreurs… Quoi qu’on en pense, le personnage fascine les médias. Pour comprendre comment l’infectiologue star de la première vague du Covid est devenu cette figure emblématique dans les médias, mais aussi sur les réseaux (l’un des groupes qui lui est dédié rassemble 500 000 personnes sur Facebook), Olivier Cimelière, a consacré un long portrait au personnage sur Le blog du communicant. Décryptage en 4 points.

Une entrée avec fracas dans l’arène politique

Le premier acte qui a fait connaître Didier Raoult est un claquage de porte. Olivier Cimelière rappelle que l’infectiologue a quitté le conseil scientifique le 24 mars 2020, un jour après avoir créé son compte Twitter. Persuadé que son cocktail médicamenteux d’hydroxychloroquine et d’azithromycine permettrait d’éviter un confinement, il va marquer son positionnement à l’aide d’un tweet qui depuis a cumulé plus de 11 000 likes et 5 000 retweets.

La Raoult mania sur Facebook

Les jours suivant son départ, les médias vont s’en donner à cœur joie. Aujourd’hui en France/Le Parisien et Paris Match lui consacrent plusieurs couvertures et l’aident à forger cette image de résistant face à l’épidémie. Le personnage rassure : en mai 2020, le journal Capital publie un sondage montrant que 30% des personnes interrogées ont plus confiance en Didier Raoult qu’en Olivier Véran. Sur Facebook, le groupe monté en mars « Didier Raoult Vs Coronavirus » monte rapidement à plus de 490 000 membres. C’est ici que viennent s’informer ses fans, entre radicalités idéologiques, colère contre l’action du gouvernement et complotisme anti-masque et anti-5G.

Sur YouTube, il mène la danse

Didier Raoult est aussi présent sur la chaîne YouTube IHU Méditerranée-Infection, qui est suivie par 259 000 personnes. On compte plus de 80 vidéos du professeur, d’une durée de 5 à 20 minutes environ et dans lesquelles il répond à des questions assez variées sur les moyens de transmission du virus ou l’évolution de l’épidémie. Il peut y dérouler tranquillement son discours tandis qu'à la télévision, la fascination du début à laissé la place à une forme de méfiance. Dans son intervention télévisée sur BFMTV, en juin dernier, il va s’emporter, demandant à une journaliste de se taire.

Loin de lui porter préjudice, ces réparties vont renforcer sa stature d’homme rebelle, qui ne se laisse pas faire par l’establishment.

Le divorce médiatique

En fin de compte, les médias semblent prendre leur distance avec Didier Raoult durant l’été 2020. Dans une tribune cinglante, l'éditorialiste et journaliste Patrick Cohen officialise une certaine forme de méfiance sur le personnage et rappelle que ses études sur l’hydroxychloroquine présentent des biais invalidant ses résultats. Malgré ce divorce, le professeur reste plus que jamais une figure de proue de différents mouvements présents sur Facebook, et notamment les anti-masques, qui estiment qu’avec son traitement, le Covid n’est plus un réel danger justifiant les restrictions et un nouveau confinement.

 

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.
commentaires

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  1. Avatar Claudie dit :

    Un peu court et plein de faussetés, cet article, bref, pas très honnête et bien en dessous de ce qu'on attend d'un journaliste. Didier Raoult est d'abord un CHERCHEUR. Il est d'abord présent sur le net par ses publications, par son action et par la communication de l'IHU de Marseille qu'il dirige, où il est normal qu'il publie (com de l'IHU) et qu'il fasse des conférences (au sein des cycles de conférence proposés par l'IHU aux soignants et au grand public et qui sont très intéressants, car 'lIHU invite des gens passionnants). Il y a des choses qu'il défend depuis longtemps et il en a bien le droit, mais ça ne vous intéresse pas, apparemment (et c'est dommage, parce que c'est passionnant et instructif).
    Voir un crétin borné et inculte comme Patrick Cohen essayer de le dégommer a quelque chose de risible, mais aussi de profondément misérable pour le niveau de la télévision française de service public. L'espèce d'"interview" de Ruth Elkrief et Margaux de Frouville restera dans les annales de l'histoire du journalisme : deux nanas venant pour "se payer Raoult "en l'enfermant dans des questions à la con et en tenant de parler à sa place, et un gars qui se défend et défend son droit à la parole avec dignité (et succès). Mais l'oiseau n'est pas un lapin de trois semaines : il a de la ressource et des choses à dire ! D. Raoult a été très gentil avec elles et particulièrement avec Margaux de Frouville, qu'il a traité comme une de ses étudiantes ou comme une de ses petites-filles (pareil avec Appoline de Malherbe). Je n'y ai pas vu une once de méchanceté, mais beaucoup de patience et de gentillesse et beaucoup d'indulgence pour la jeunesse, avec un grand souci d'informer le public : on n'en a pas autant tous les jours ! Quand les gens des médias se rappelleront qu'une interview, ce n'est pas une agression mais un invité qu'on reçoit et qu'on fait parler EN LE RESPECTANT, même si on n'est pas d'accord avec lui, on aura fait un grand progrès.

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