Un smartphone avec TiokTok sur l'écran et une aura

Les révélations fracassantes d'un ancien employé de ByteDance sur les secrets de TikTok

La plateforme TikTok est pointée du doigt comme étant un outil de propagande du parti communiste chinois qui gonfle artificiellement les audiences de certaines vidéos.

Alors qu'une douzaine d'États a interdit l'installation de TikTok sur les téléphones portables gouvernementaux et que la plateforme est sous le feu des critiques, un ex-employé de ByteDance vient de balancer un tonneau d'huile sur le feu. En procès contre l'entreprise pour licenciement abusif, Yintao Yu, le chef de l'ingénierie des opérations américaines de Byte Dance d'août 2017 à novembre 2018, a fait plusieurs révélations fracassantes. En plus d'avoir volé du contenu à Instagram et Snapchat pour le mettre directement sur la plateforme, les bureaux de la maison mère de TikTok à Pékin abriteraient une unité spéciale appelée « le Comité » composée de membres du parti communiste chinois. A priori, rien de bien d'étonnant quand on sait comment l'écosystème technologique est au service des intérêts du parti. Cependant, Yintao Yu apporte plus de précisions sur la manière dont ce comité utilise des applications comme TikTok pour mener des opérations de propagande à l'extérieur de la Chine.

Des données qui vont directement en Chine

L'un des objectifs de ce comité serait de « faire progresser les valeurs communistes fondamentales à travers le monde ». Pour ce faire, ce groupe maintiendrait « un accès suprême à toutes les données de l'entreprise, même les données stockées aux États-Unis », ce qui confirmerait les craintes exprimées par le Congrès américain lors de l'audition du CEO de TikTok Shou Zi Chew le 24 mars dernier. Cet accès se ferait, même si les données sont stockées sur des serveurs aux États-Unis.

Une armée de bots pour manipuler l'opinion

L'autre grande inquiétude qui plane autour de TikTok est son rôle dans une possible campagne de propagande et de manipulation des opinions dans le monde. D'après Yintao Yu qui a travaillé dans les bureaux en Chine, les membres du comité auraient utilisé l'algorithme de TikTok pour faire remonter plus facilement du contenu faisant la promotion, par exemple, de sentiments anti-japonais. À l'inverse, les contenus évoquant les manifestations anti-chinoises de Hong-kong auraient délibérément été rétrogradés pour être invisibles. Enfin, la plateforme aurait créé une armée de bots pour assurer une bonne réussite à son lancement. Ces utilisateurs fantômes avaient pour objectif d'augmenter artificiellement le taux d'engagement et donc de rendre une vidéo plus visible. La maison mère de TikTok a bien évidemment récusé les accusations de son ancien employé indiquant que ce dernier avait travaillé chez elle moins d'un an, et sur une autre application que TikTok. Il est toutefois certain que ces accusations vont encore peser dans la nouvelle guerre froide qui oppose les États-Unis à la Chine.

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.
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