Baisse de confiance en l’économie mondiale, accélération de la transformation digitale, nouveaux enjeux RH… une nouvelle étude de KPMG dévoile l’état d’esprit des dirigeants d’entreprise dans le contexte de la pandémie.
Tandis que les gouvernements placent la relance économique au cœur de leur politique, les marqueurs de confiance ne sont pas au beau fixe. Une nouvelle étude réalisée par KPMG révèle qu’alors que les patrons étaient 76% à être sereins face à l’évolution de l’économie mondiale en janvier 2020, cette proportion est passée à 45% depuis l’été. À travers trois volets (Raison d’être, Prospérité, Priorités), les équipes décryptent la façon dont les dirigeants revoient leurs modèles d’entreprise et leur leadership.
Raison d’être
S’assurer que les objectifs de l’entreprise répondent aux attentes des parties prenantes s’impose comme une nécessité. 80% des CEO en France ont d’ailleurs déclaré qu’ils avaient réévalué les priorités de leur organisation à la suite de la crise du Covid-19. Une urgence aux conséquences heureuses : 80% des sondées affirment ainsi qu’ils se retrouvent davantage dans la raison d’être de leur entreprise depuis le début de l’année.
Leur perception des attentes des consommateurs et consommatrices a été bouleversée par la pandémie : ils étaient 65% en janvier à déclarer que l’opinion publique attendait des entreprises qu’elles contribuent à répondre aux problématiques sociétales. Aujourd’hui, cette proportion grimpe à 81%.
Prospérité
L’époque est aux paradoxes. Alors que seuls 45% des dirigeants français s’estiment confiants dans les perspectives de croissance de leur secteur d’activité, ils sont beaucoup plus optimistes en ce qui concerne l’avenir de leur propre entreprise (70%). Il faut dire que malgré les difficultés rencontrées lors du confinement, la période a aussi été l’occasion pour les organisations de mieux s’équiper et d’accélérer leur transformation digitale. 33% des dirigeants vont jusqu’à affirmer que leur entreprise a fait un bond de plusieurs années en quelques mois.
Des ajustements qui ont également des conséquences sur les ressources humaines : le recours massif au télétravail fait émerger de nouveaux enjeux – notamment en ce qui concerne l’attraction et la rétention des talents.
Priorités
À ce titre, 85% des dirigeants français assurent qu’ils continueront à s’appuyer sur les outils de collaboration numérique utilisés pendant le confinement, et 60% à estimer que le travail à distance a élargi le terreau des talents disponibles.
On avait peur qu’elle soit la grande oubliée de la crise, mais bonne nouvelle : la RSE est en tête des priorités pour les CEO ! Ils sont près de deux tiers, en France, à reconnaître l’importance de l’enjeu environnemental et social, notamment dans le maintien de l’emploi.
Enfin, l’urgence est aussi de repenser les chaînes d’approvisionnement. 83% des patrons français déclarent avoir dû transformer leur chaîne logistique à cause de la pandémie de Covid-19. La crise pourrait être l’occasion de revoir le système, voire d’en faire un avantage concurrentiel.
Méthodologie
KPMG a d'abord mené une enquête auprès de 1 300 dirigeants d’entreprises à travers le monde en janvier et février, avant que de nombreux marchés clés ne commencent à ressentir pleinement l'impact de la crise pandémique. En juillet/août (entre le 6 juillet et le 5 août 2020), KPMG a mené une nouvelle enquête de suivi auprès de 315 CEO pour comprendre comment leur pensée a évolué pendant la crise. Dans les deux cas, tous les répondants ont un chiffre d'affaires annuel supérieur à 500 millions de dollars US et un tiers des entreprises interrogées ont un chiffre d'affaires annuel supérieur à 10 milliards de dollars US.
L'enquête de janvier/février a été réalisée auprès de dirigeants de 11 marchés clés (Allemagne, Australie, Canada, Chine, Espagne, France, États-Unis, Inde, Italie, Japon et Royaume-Uni) et de secteurs diversifiés (gestion d'actifs, automobile, banque et assurance industrie, banque et assurance, grande consommation et distribution, santé, énergie, télécoms, industrie…). La plus récente enquête a été menée auprès de CEO des secteurs mentionnés ci-dessus et de huit marchés clés (Australie, Canada, Chine, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni). REMARQUE : certains chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas atteindre 100 %.
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