Un homme en train de jeter une bouteille en plastique dans un sac poubelle

Bonne nouvelle : la loi anti-gaspillage est votée !

© yacobchuk via Getty Images

La loi anti-gaspillage a été adoptée par le Parlement. Malgré des mesures prometteuses, difficile de contenter tous les camps.

Ça y est ! Elle est votée ! Le jeudi 30 janvier 2020, le Parlement a adopté le projet de loi contre le gaspillage. Les mesures annoncées s’annoncent prometteuses : 100% de plastique recyclé d’ici le 1er janvier 2025, une réduction de 50% des ventes des bouteilles en plastique à usage unique d’ici 2030 et l’interdiction des emballages en plastique à usage unique d’ici 2040.

Trop ambitieux ou trop tardif ?

Le dernier point est loin de faire l’unanimité. Dans un article, Le Monde note que cet objectif fâche les industriels… et les ONG ! Les premiers le jugent « irréaliste » là où le WWF regrette qu’il soit « trop tardif », qualifiant le projet de loi comme une « occasion manquée de sortir de la société du tout jetable ».

Rendre les entreprises responsables de leurs déchets

Au sujet de la gestion des déchets, Le Monde explique que de nouvelles catégories professionnelles devront financer la gestion des déchets liés à leurs produits. Mégots, matériaux de construction (quand on sait que le BTP est le secteur le plus polluant, on se dit qu’il était temps), jouets, accessoires de sport et de loisirs, outils de bricolage et de jardinage, lingettes nettoyantes… La liste s’allonge, et c’est tant mieux.

À ce titre, Carlos de Los Llanos, directeur scientifique de Citeo, nous expliquait que toutes les entreprises et tous les secteurs n’avaient pas le même niveau de maturité concernant la gestion de leurs déchets. « Certaines boîtes sont très conscientes des enjeux, d’autres n’en font pas du tout une priorité. Ce qui est assez efficace, c’est le bâton financier. »

Alors si la loi s’y met, on ne peut qu’imaginer que c’est tout bénéf’.

Le vrac gagne du terrain

Deux mesures devraient favoriser l’adoption du vrac. Les contraintes du modèle sont encore très pesantes – à ce titre, Didier Onraita, fondateur du réseau d’épiceries en vrac day by day rappelait les difficultés que pouvaient rencontrer enseignes et industriels dans le passage au zéro plastique – mais le texte de loi fait avancer le débat. Au programme : la fin du plastique et des contenants à usage unique pour les repas servis en fast-food pour 2023, l’interdiction de distribuer gratuitement des bouteilles en plastique dans les établissements publics à partir de 2021 et un vrai coup de pouce pour la vente en vrac en autorisant les consommateurs à demander à être servis dans leurs propres contenants, à condition que ceux-ci soient nettoyés et adaptés.

Plus d’informations, donc des enjeux de production

L’un des grands défis auxquels devront faire face les industriels est la modification des étiquettes. Par exemple, les produits électriques ou électroniques devront afficher un indice de réparabilité. Dit comme ça, ça peut n’avoir l’air de rien. Mais quand on est une grosse entreprise avec beaucoup de stock, il est parfois compliqué de réimprimer tous ses emballages.

Parmi les autres mesures annoncées, Le Monde note que les tickets de caisse ne seront plus imprimés systématiquement, que certains médicaments pourront être vendus à l’unité et que le tri sera simplifié. Grande absente du débat ? La consigne. Alors que certaines offres se sont lancées sur ce créneau en 2019, le gouvernement ne souhaite pas se prononcer sur la question avant 2023.

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.

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