
Les Français se projettent-ils en « nomades numériques » ? Une option envisageable pour un tiers des salariés.
Les frontières représentent de moins en moins un obstacle pour l’emploi. Ainsi, 33 % des Français seraient prêts à déménager à l’étranger tout en continuant à travailler pour leur employeur actuel, contre 48 % au niveau mondial. En France, plus d’un collaborateur sur 10 (12 %) déclare d’ailleurs avoir déjà sauté le pas, contre seulement 7 % au niveau monde. Explications avec l’enquête d'ADP Research Institute*.
Profil du « nomade numérique »
Dans le détail, 17 % des hommes ont déjà sauté le pas et 45 % envisagent la possibilité. En revanche, seulement 17 % des femmes adhèrent à cette éventualité et seules 5 % ont concrétisé leur projet. L’âge semble être un facteur central : quand 56 % des salariés de 18 à 24 ans seraient prêts à déménager tout en gardant leur emploi, ils ne sont que 14 % des plus de 55 ans à l’envisager ou à l’avoir fait. La moitié des jeunes de 18-34 ans y songent pour obtenir de meilleures opportunités professionnelles. Un chiffre qui tombe à 31 % des travailleurs âgés de plus de 45 ans.
Télétravailler depuis l’étranger : la nouvelle norme ?
Parmi ceux qui envisagent de déménager à l’étranger tout en conservant leur emploi actuel, 25 % se fient à la politique de flexibilité de leur entreprise. Une flexibilité qui leur permet déjà de travailler depuis n’importe quel endroit au sein de l’hexagone (31 %), mais aussi depuis l’étranger (26 %). D’autres supposent qu’une telle possibilité est envisageable de par la nature de leur métier. Pour 19 % des personnes interrogées, la possibilité de travailler à distance depuis n’importe quel endroit dans le monde devrait devenir la norme au sein de leur secteur d’activité dans les 5 prochaines années. Les travailleurs évoluant dans la finance, dans l’informatique et les télécommunications sont même respectivement 34 % et 30 % à établir cette prédiction.
Principaux freins : le manque d’informations et le matériel
Si 45 % des salariés sont satisfaits de bénéficier de flexibilité dans leurs horaires, ils sont 24 % à ne disposer d’aucune information concernant la politique de leur entreprise sur le sujet. Le phénomène est plus marqué encore chez les travailleurs évoluant dans l’éducation et la santé (34 %), l’industrie (31 %), chez les plus de 45 ans (29 %), et chez les femmes (28 % contre 20 % des hommes). En outre, alors que 44 % des Français se disent satisfaits de la flexibilité géographique proposée par leur employeur, 30 % d'entre eux regrettent le manque d'information sur la politique appliquée dans leur organisation. Un avis qui se manifeste tout particulièrement chez les femmes (40 % contre 23 % des hommes) et chez les 45-54 ans (36 %). Enfin, s’ils sont favorables au télétravail, près d’un tiers (32 %) des salariés français estime que leur employeur ne leur fournit pas le matériel nécessaire, le taux le plus élevé parmi les 8 pays européens étudiés dans l’enquête. En France, ce constat est fortement exprimé par les femmes (41 % contre 25 % des hommes).
Méthodologie : l'enquête « People at Work 2023 : l'étude Workforce View » a été menée auprès de plus de 32 000 actifs dans 17 pays, dont près de 2 000 en France.
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