Une femme dans une piscine, et son compagnon, au riad Yasmine à Marrakech

Vous en avez marre qu’on vous parle d’instagrammeurs ? Certaines marques leur doivent tout

Il y a le bullshit, et puis il y a les cas d’école. Il n’est pas toujours évident à mesurer, pourtant le retour sur investissement des opérations Instagram est parfois bien réel ! Tour d’horizon des marques qui n’auraient pas pu se construire sans le célèbre réseau-photos.

Identifier une tendance – quitte à ce qu’elle ne repose que sur des croyances –, parfaire ses codes visuels, établir un rapport direct avec les internautes consommateurs: autant de moyens qui prouvent que bien utilisé, Instagram peut permettre à une marque de remporter tous les suffrages. Mais cela demande une vraie stratégie. Là où bien souvent, les agences d’influence ne peuvent promettre qu’engagement à leurs clients, les marques qui misent sur Instagram regardent au-delà du nombre de likes, et obtiennent des résultats tangibles.

Daniel Wellington : inverser le rapport de force entre produit et communauté

Lorsque l’entrepreneur suédois Filip Tysander lance sa marque de montres en 2011, c’est autour d’un storytelling bien huilé et d’une stratégie à faire douter les meilleurs média-planneurs. À l’époque déjà, il refuse de prendre la parole dans les médias traditionnels et d’user des canaux de com’ bien établis. A la place, il favorise les réseaux sociaux, qu’il investit en masse. Il fait d’Instagram le fief de sa marque – Daniel Wellington y rassemble d’ailleurs plus de 4 millions d’abonnés.

Pour en arriver là, DW a contacté de nombreux influenceurs avec un deal plutôt simple : en l’échange d’une montre, ils devaient se photographier avec et proposer un code promo à leur communauté. Photos que DW s’empressait de partager sur son propre compte.

Depuis, la mécanique s’est inversée, et ce sont les internautes qui partagent spontanément de jolis clichés, Daniel Wellington au poignet, dans l’espoir d’être repérés par la marque – qui continue, chaque jour, d’opérer sa sélection et de la partager à l’aide du hashtag #DWPickoftheDay. La marque payait les influenceurs pour être visible, aujourd'hui ce sont les consommateurs qui payent les produits de la marque pour se faire remarquer...

Le Riad Yasmine : comment une photo a donné lieu à des milliers de copycats

Alice et son compagnon Gabriel ont un Riad à Marrakech. En 2016, alors qu’ils avaient du mal à se faire connaître, ils décident d'inviter un couple d’instagrammeurs à venir se prélasser au soleil - Jack Morris et Lauren Bullen, tous les deux comptabilisant plus de 2 millions d’abonnés sur leurs comptes respectifs.

Le résultat est immédiat : « nous avons gagné énormément de nouveaux followers, et un nombre incroyable de demandes de réservations », confie Alice Paris à Wired. « Depuis… nous affichons tout le temps complet », et jusqu’à 5 mois à l’avance !

Mais s'ils suffisait d'inviter des influenceurs pour réussir, cela se saurait. Le succès du Riad Yasmine n'est pas qu'un coup de chance si l’on en croit Sara Tasker. Cette instagrammeuse donne carrément des cours pour connaître les codes à exploiter. « Il y a des tendances définies sur Instagram et des styles à comprendre pour accroître son audience », explique-t-elle.
Sur le cliché qui a fait le succès du Riad Yasmine, ils y sont tous. La prise de vue en hauteur, le petit-déjeuner équilibré et coloré, la nature qui donne une touche exotique et de dépaysement... La preuve, c’est que les posts qui reprennent EXACTEMENT ces codes se multiplient – bol de fruits compris :

Un détail qui n’a pas échappé à Alice Paris, qui précise que la déco du lieu est un des points clefs de sa stratégie – même si elle a plutôt réfléchi à « ce qu’elle aimait » qu’en termes de normes Instagram.

Wandertea, Fittea… : créer un produit à partir d'un hashtag

Instagram, en bon royaume du healthy, promeut (plus ou moins) habilement alimentation équilibrée et produits miracles. Parmi ceux-ci, on retrouve une drôle de tendance : la teatox, habile contraction de « tea » (thé en anglais) et « detox ». Apparu sur Twitter dès 2009, le terme n’a pas tardé à devenir la star d’Instagram… et repose sur un mythe : celui selon lequel le thé ferait mincir. Ni une, ni deux, les entrepreneurs et entrepreneuses en herbe n'ont pas manqué de faire de ce hashtag le point de départ de leur marque. Pourquoi faire des études de marché alors qu'un rapide coup d'oeil aux statistiques d'Instagram fait très bien le job ?

Que cela ne repose que sur une croyance fantaisiste - plusieurs nutritionnistes s'accordent à dire que les vertus supposément amincissantes du thé sont loin d'être avérées - n'a pas l'air de gêner les personnes concernées : le business est juteux, la cible conquise... Pourquoi se priver ? Peu importe si la teatox n'est qu'une intox, ça cartonne...

 

Long weekend = sun, chill and Wandertea ☕️☀️ #TGIF ? @mylovelyjune_

Une publication partagée par Wandertea® (@wandertea) le




Comment identifier les meilleurs influenceurs ? Comment structurer le partenariat ? Quelle rémunération définir ? C’est pour répondre à ces questions que Reech, qui accompagne ses clients en faisant émerger des ambassadeurs et générant des conversations et de la visibilité autour de leurs produits et services, a rédigé un guide de survie dans cette jungle de l’influence qui recense les 12 meilleures pratiques.

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Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.
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