Fruit et légume marqués à même la peau

Le natural branding : tatouer les fruits et légumes pour réduire les déchets

© Nature & More

Venue du nord de l'Europe, la technique du « natural branding » (marquage naturel) vise à réduire les emballages. Une solution durable qui s'impose peu à peu dans les supermarchés européens.

Juridiquement, les produits biologiques doivent être identifiés en tant que tels par les consommateurs. Pour ce faire, les supermarchés choisissent généralement de les emballer ou de les étiqueter. Un non-sens. Pour éviter cette aberration, certaines enseignes ont recours au natural branding, une technique de marquage naturel qui permet de supprimer étiquettes autocollantes et emballages.

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C'est quoi le natural branding ?

La technique du natural branding est une manière naturelle et écologique de marquer un fruit ou légume en lui « tatouant » la peau. Ce marquage est réalisé à l'aide d'un laser haute définition qui élimine les pigments de la couche externe de la peau du produit. Un processus superficiel qui n'a pas d'effet négatif sur le goût, l'arôme ou la durée de conservation du fruit ou du légume. Inventée par l'entreprise néerlandaise Eosta (marque Nature & More) et testée pour la première fois dans un supermarché suédois en 2016, la méthode a été approuvée par le certificateur biologique européen SKAL.

Se préoccuper des autocollants sur les fruits et légumes peut sembler futile au regard de l'ampleur du défi environnemental. Cependant, les supprimer des produits pourrait générer d'énormes économies de plastique, d'énergie et d'émissions de CO2. Depuis sa mise en application, la technique du natural branding aurait permis d'économiser près de 50 millions d'emballages plastiques associés aux étiquettes, indique la société Eosta.

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Sûr, biologique, durable

De nombreux fournisseurs sont déjà passés des emballages plastiques aux emballages en carton, une initiative certes heureuse, toutefois moins intéressante écologiquement que la vente en vrac. « C'est une solution qui marque de façon permanente la peau du produit, donc c'est mieux du point de vue de la durabilité et cela évite également le problème des autocollants qui tombent », indique Peter Hagg, directeur de la chaîne de supermarché suédoise ICA. En outre, l'énergie nécessaire au marquage serait « inférieure à 1 % de l'énergie nécessaire à un autocollant », souligne Eosta qui a généralisé le marquage naturel à l'ensemble de sa marque Nature&More. Grâce à la technique, papier, encre et colle sont remisés au placard.

D’abord adopté dans les pays du nord de l’Europe (Suède, Pays-Bas, Belgique), le procédé se déploie progressivement en France. Notamment depuis l'entrée en vigueur de l'article 80 de la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. Celle-ci stipule que : « Au plus tard le 1er janvier 2022, il est mis fin à l'apposition d'étiquettes directement sur les fruits ou les légumes, à l'exception des étiquettes compostables en compostage domestique et constituées en tout ou partie de matières biosourcées. »

Au-delà de l'approche environnementale, notons que la technique peut également se transformer en élément de communication, à l'image de ces kiwis présentés comme des œufs de Pâques. Un argument qui pourrait peut-être séduire les enseignes les plus récalcitrantes.

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Peggy Baron

Chaque jour je m'installe à la terrasse de l'actu et je regarde le monde en effervescence. J'écris aussi bien sur les cafards cyborg que sur le monde du travail, sans oublier les tendances conso.
commentaires

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  1. Avatar Sat dit :

    le top serait de mettre le code barre...

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