
Peu onéreux et (relativement) faciles d'accès, ces passe-temps sont plébiscités par les moins de 25 ans désireux de se déconnecter.
Depuis la pandémie, les loisirs de retraités sont revenus à la mode. Après l'ornithologie, le tricot, les puzzles, la pêche et les miniatures, place aux tuiles, aux plumes et au linoléum.
Le paradoxe du pigeon
« Les pigeons sont sympathiques, acrobatiques et abordables, et ils conquièrent aujourd'hui le cœur de plus en plus de jeunes colombophiles », observe The Guardian. Depuis la pandémie, la Royal Pigeon Racing Association, un organisme britannique, observe un intérêt croissant de la part des jeunes pour l’élevage de pigeons. Selon Phillip Fry, animateur du podcast All About Pigeons, 80 % des nouveaux venus dans les clubs colombophiles américains sont âgés de 20 ans ou moins. D'après lui, ce serait aussi le cas en Europe. L'essor du « one loft racing », pratique selon laquelle les colombophiles achètent un oiseau pour l'envoyer vivre avec d'autres volatiles dans un pigeonnier afin de le faire ensuite participer à des courses, aurait élargi l'accès à ce sport pour les jeunes amateurs. « Vous n'avez désormais plus besoin d'espace extérieur ou d'infrastructures comme des espaces où barboter », explique le podcasteur. Il précise aussi : « Les pigeons sont généralement bon marché à l’achat et à nourrir, ils sont très robustes et ne présentent pas les problèmes éthiques que l’on peut rencontrer avec les oiseaux de compagnie, comme les perroquets, qui sont souvent capturés dans la nature pour être vendus comme animaux de compagnie. » En ligne, cette passion se vit sous le #pigeontok de TikTok.
Un engouement aviaire défendu par l'écologiste américain Rob Dunn. En 2007, l’universitaire théorise « le paradoxe du pigeon » pour expliquer le fait que les créatures les plus communément côtoyées en zone urbaine (les rats, les insectes et les pigeons des villes) sont activement détestées, ou tout du moins rarement remarquées. Si nous pouvions plutôt apprendre à nous connecter avec ces créatures des villes, avance l'écologiste, nous serions plus à l’écoute de la nature et, par conséquent, de l’importance de la conservation des animaux.
Linogravure et animaux sauvages
C'est l'une des activités manuelles et artistiques qui revient en force chez les moins 30 ans. Toutes les semaines, la mairie de Paris organise des cours et ateliers pour découvrir les différentes techniques de gravure permettant d'obtenir des dessins minutieusement colorés à l'encre. À Angers, la ville a récemment proposé des stages spécialisés aux enfants durant les vacances scolaires, et de Strasbourg à Marseille, les ateliers d'initiation se multiplient. « Il y a aujourd'hui un besoin de se retrouver, d’être à l’écoute de soi et de ce que l’on ressent profondément, de se reconnecter à soi de manière plus authentique, dans la solitude de son "soi". Cela nécessite un temps long et du silence. C'est nouveau : j'ai l'impression d'assister à un rééquilibrage dans des plaisirs plus sobres, simples, non factices… », soulignait déjà pour L'ADN Elisabeth Soulié, coach et anthropologue. À retrouver en ligne sous les #linogravure ou #linocut.
Cocktails et tournois de mahjong
Dans le très branché borough de Brooklyn, des centaines de passionnés de mahjong se sont rassemblées en début d'année pour jouer au jeu né dans la Chine du 19ème siècle. La rencontre au sommet s'est déroulée dans un restaurant coréen sur fond de musique électro et de cocktails sans alcool. Le championnat a été orchestré par le Green Tile Social Club, une association new-yorkaise destinée aux fanas de mahjong fondée par d'anciens élèves. Si de nombreux jeunes Américains d'origine asiatique ont grandi avec le mahjong, le jeu était jusqu'à récemment réservé aux générations plus âgées. Pourtant, le Green Tile Social Club n'est pas le seul du genre. Baba's House, un restaurant d'Oakland en Californie, propose régulièrement des soirées de mahjong, et à Dallas, le DFW Mahjong organise des jeux dans toute la région, indique le New York Times. En ligne, cela se passe évidemment sous le #mahjong de TikTok, où se multiplient les illustrations mettant à l'honneur montagnes et animaux sauvages.
Participer à la conversation