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Racontez votre confinement pour les archives historiques du Covid-19

© Thomas Bormans via Unsplash

Des professeurs d’histoire de l’université de l’Arizona ont créé les archives digitales et collaboratives du confinement.

Que restera-t-il de cette période ? Que dira-t-on de la pandémie de Covid-19 dans 50 ans ? Commet les futurs historiens appréhenderont-ils ces semaines de confinement ? Au département d’histoire de l’université de l’Arizona, des professeurs ont déjà pris les devants et ont lancé les archives du Covid-19.

Des archives digitales, internationales et collaboratives

Le site « A journal of the plague year: an archive of Covid-19 »  (une référence au roman de Daniel Defoe sur la grande peste de Londres en 1665) a pour ambition de réunir les archives de la pandémie actuelle.

Collaboratif, le projet invite les internautes du monde entier à partager des contenus qui représentent leur confinement. Les soumissions se font directement sur le site via un formulaire permettant de renseigner toutes les informations utiles. L’ambition est de taille : réunir une collection extrêmement diversifiée afin d’obtenir une photographie la plus complète de notre époque. On y trouve donc des photos de rues désertes, des tweets, des rayons de supermarchés vides, des articles de journaux, des familles confinées, des mèmes… Le tout sous licence Creative Commons.

Génération Instagram oblige, les photographies et contenus visuels sont majoritaires. Mais les historiens à la tête du projet recherchent également des enregistrements audio. « Nous ne voulons pas simplement des documents officiels – ils seront de toutes façons archivés dans de nombreux endroits. Nous voulons également les histoires humaines les plus ordinaires, car ce sont ces histoires qui révèlent la profondeur de l’impact de cette pandémie », explique le professeur Mark Tebeau qui participe au projet.

Ces archivistes de la crise cherchent notamment des témoignages des populations sous-représentées dans les recherches historiques : les personnes âgées moins à l’aise avec le digital, les communautés les plus vulnérables socio-économiquement ou encore les peuples indigènes.

Un nouveau rapport au temps et à l’Histoire

Dès le début du confinement, médias traditionnels et réseaux sociaux ont pris la mesure d’un événement « historique ». La nécessité de raconter des histoires a vu fleurir de nombreux « journaux de confinement ». Le professeur Mark Tebeau affirme ainsi que cela permet de transformer « les archives en un espace vivant. » Une nouvelle façon de concevoir l’Histoire en ne s’intéressant pas uniquement aux faits mais également à la perception et aux sentiments des confinés.

Étudier ce qu’il se passe dans notre tête au moment où cela se passe, c’est également l’idée derrière la grande étude sur le confinement lancée par Christian Clot et le Human Adaptability Institute. Plutôt que d’étudier les effets du confinement a posteriori, l’étude recueille les données sur le moment. 

À l’heure où l’instantanéité des réseaux sociaux est reine, c’est aussi notre rapport au temps et à l’Histoire qui sont bouleversés par la pandémie. Interrogée par Futurity, Catherine O’Donnell qui est à l’origine du projet d’archives, conclut que « nous vivons toujours dans l’Histoire, mais en temps normal nous avons le luxe de ne pas en avoir conscience. »

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commentaires

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  1. Avatar BASOLES dit :

    Bonjour,
    Au moment où nous devons être solidaire, penser au corps médical, à nos famille, le collège des merisiers à JOUY-LE-MOUTIER a fait un buffer le jeudi 25/03/2021.
    Les adultes tous fiers d'eux. A l'heure où les médias disent que c'est en mangeant que l'on attrape le plus le virus, là où nos enfant sont scolarisés.
    Tous les prétextes sont bons pour nous adultes frustrés pour faire la fête. Ils sont censés être des adultes responsables. Ce n'est pas parce qu'un container a été envoyé pour le Gabon qu'il fallait faire un buffer.
    Il n'y a pas de passage pour sortir et pour entrer : tous les élèves sont mélangés. Les sales ne sont pas aérées, les élèves changent de classes au lieu de rester dans la même salle. Les professeurs étaient sensés se déplacer. On dirait que le COVID-19, n'existe pas dans ce collège.
    C'est triste. Il faut que cela reste dans les archive.
    Les parents font confiances à ces adultes. La mairie est prévenue mais ne semble pas être au courant.
    Pour rappel, il y a des cas de COVID-19 dans ce collège.
    Solidarité.

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