Trois femmes assises tiennent leur téléphone portable

Nous allons enfin pouvoir dire non aux espions Facebook (enfin peut-être)

© Alessandro Biascioli

Dorénavant, le réseau social partagera avec nous le nom des sites et applications qui lui transmettent des données à notre sujet. Et bonne année.

Dans un post partagé mardi via sa newsroom, Mark Zuckerberg annonçait à l'occasion de la journée de la protection des données, vouloir  « débuter la décennie en vous aidant à mieux contrôler votre vie privée. » Alors 2020, l'année de la transparence ? Bien sûr. Car Mark ne mâche pas ses mots et vous le dit comme il le pense. Mentir, c'est mal.

Comment ça marche ?

C'est une valse à deux temps que permet le nouvel outil de Facebook, annoncé lors de la conférence F8 Developer en 2018 à la suite du scandale Cambridge Analytica, et bientôt déployé à l'échelle mondiale. Le premier temps, le partage de l'information : il est maintenant possible pour les quelques 2 milliards d'utilisateurs du réseau social de savoir qui (sites en de vente en ligne, médias...) transmet quelles informations à Facebook. Le second, le contrôle : chacun peut décider qui a le droit ou non de partager ses données avec Zucki. Dans sa newsroom, Facebook expliquait que les utilisateurs de smartphone ont près de 80 applications installées en moyenne sur leur téléphone.  « Cela peut donc être difficile pour les gens de garder le fil et de savoir qui a des informations sur eux, et à quoi elles servent », confessait Erin Egan, Chief Privacy Officer chez Facebook.

Et on le sait, Facebook est un véritable aspirateur à données.  « Des entreprises nous envoient des informations sur vos activités sur leurs sites et nous utilisons ces informations pour vous montrer des publicités pertinentes » , précisait Mark Zuckerberg. Et ce dans l'ombre, sans que vous ayez votre mot à dire. Avec comme horizon, un câblage publicitaire plus fin, « mieux adapté à vos besoins. » Le plaisir d'offrir, en somme. Mais ça, c'était avant. « Désormais vous pouvez voir un résumé de ces informations et les déconnecter de votre compte si vous le souhaitez », explique le CEO. Les utilisateurs peuvent reprendre le contrôle sur ce que le Menlo Park appelle leur  « activité en dehors de Facebook. » L'appellation désigne toutes les données que les entreprises et les organisations partagent avec Facebook à chaque fois que vous effectuez un achat, que vous échangez un message avec elles ou que vous regardez des vidéos de chatons en train de se faire des câlins.

Haters gonna hate 

Dorénavant, plusieurs informations seront accessibles à qui veut bien. Parmi elles : la manière dont Facebook a reçu votre « activité », le nombre d’interactions recensées par le réseau et leur nature (ouverture de Tinder, connexion à votre compte BlaBlaCar via Facebook, ajout d'une paire de Nike à votre panier, lecture d'un article qui vous aide à identifier les symptômes du Coronavirus...), et les informations envoyées par des fournisseurs de données (à l'instar du très douteux Palantir) et des agences marketing... On a fait du coup un petit tour dans les paramètres de notre compte Facebook, et en effet, tout le monde balance des données à Facebook, de Deliveroo à Actes Sud, en passant par Slack et les médias. Éclaboussée par des scandales à répétition, la plateforme pourra-t-elle regagner la confiance de ses utilisateurs ? Rien n'est moins sûr. Comme disait Taylor Swift dans Shake it off, haters gonna hate (hate hate...) et la suspicion reste de rigueur. Sorry, Zucki.

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