
Interrogé par la pugnace Alexandria Ocasio-Cortez sur les publicités politiques mensongères, le patron de Facebook s’est mis à bégayer face à ses propres contradictions.
Il y a eu comme un bug dans la matrice. Mercredi 16 octobre 2019, Mark Zuckerberg était de nouveau auditionné au Congrès par le Comité des services financiers de la Chambre des États-Unis au sujet de sa crypto monnaie Libra. Alors que cette séance de questions/réponses ne devait se concentrer que sur cet aspect, plusieurs membres du Congrès en ont profité pour revenir sur le rôle trouble de Facebook dans les prochaines élections américaines.
Facebook et les fake news politiques
La jeune « congresswoman » Alexandria Ocasio-Cortez (A.O.C.), adulée par les militants démocrates, a notamment interrogé Zuckerberg sur son rapport aux publicités politiques mensongères. Le patron de Facebook avait déclaré le 4 octobre dernier que l’authenticité des déclarations de personnalités politiques en poste ou en campagne ne serait pas vérifiée sur le réseau. En d’autres termes, Facebook laisserait la voie libre aux fakes news politiques.
This is a WILD exchange. The last two questions at the end made me gasp. @AOC: "So you would say that white supremacist tied publications meet a rigorous standard for fact checking?" Watch how Mark Zuckerberg responds.pic.twitter.com/tHKKu7VTVU
— Brooke Thomas (@BrookeOnAir) October 23, 2019
Comme pour un match de boxe, A.O.C. porte le premier coup en demandant si elle peut poster une publicité ciblée envers les Afro-Américains afin de leur donner la mauvaise date du scrutin. Mark Zuckerberg répond par la négative et commence à expliquer que Facebook a mis en place une politique empêchant la publication d’informations appelant à la violence, ou risquant la suppression d’un vote. Un partout.
La députée enchaîne en lui demandant qu’elles sont les limites imposées par le réseau social quand il s’agit de laisser en ligne des publicités politiques diffamantes. « Vous voyez où est le problème ? », demande-t-elle au patron de Facebook. « Eh bien je pense que mentir c’est mal et que si vous diffusez une publicité mensongère c’est mal aussi », tente d’esquiver Zuckerberg.
C’est à ce moment que le K.O. survient. « Mais vous allez supprimer les mensonges ou les laisser en ligne ? insiste A.O.C. Il suffit de me répondre par oui ou par non. » Zuckerberg répond en bredouillant : « Dans une démocratie je pense que les gens devraient pouvoir vérifier par eux-mêmes les dires des personnalités politiques pour qui ils veulent voter ou pas et juger leur caractère par eux-mêmes. » Comprenez-ici : Facebook va continuer à diffuser des fake news et c’est aux utilisateurs de se débrouiller pour démêler le vrai du faux. Une politique qui rappelle fortement la position de YouTube au sujet des vidéos complotistes.
Quand les suprémacistes blancs font du fact-checking
Le combat se termine par une dernière question portant sur le Daily Caller. Il s’agit d’un média lié à la mouvance des suprémacistes blancs. Il a été récemment intégré dans l'organisation officielle des fact-checkers sélectionnés par Facebook. Lancé en décembre 2016, cet organisme a pour objectif de vérifier la véracité de certaines publications affichées sur le réseau social. Alors que Zuckerberg explique que cette liste de médias a été dressée par une organisation indépendante au réseau et possédant des « standards d’entrée très rigoureux », A.O.C conclut en demandant si des publications liées à une organisation haineuse et raciste entrent dans les standards rigoureux du fact-checking. Après un moment de silence, le patron de Facebook répond avec un piteux « nous ne sommes pas responsables de ça ». Bah voyons Mark.
Quand allez-vous tous supprimer vos comptes FBK pour lui mettre une bonne correction à ce baltringue avec sa tête de faux-cul niais?