Mark Zuckerberg lors d'une conférence Facebook en 2018

Facebook : quand une intervention privée de Mark Zuckerberg fuite dans les médias

© Anthony Quintano CC BY 2.0

Que pense réellement Mark Zuckerberg de l’éventuel démantèlement de Facebook ou de la condition des modérateurs ? Un enregistrement audio publié par The Verge dans lequel il répond à ses salariés en privé nous en dit un peu plus sur ses opinions.

Le média américain The Verge a eu accès à un enregistrement audio de Mark Zuckerberg répondant aux questions de ses salariés lors de deux réunions privées en juillet dernier.

Une partie des échanges a été publiée sur le site du média mardi 1er octobre. Le patron de Facebook exprime franchement ses opinions, sur de nombreux sujets problématiques. Son ton paraît plutôt sincère, loin du discours robotique et convenu qu’il sert normalement en public. Morceaux choisis.

Sur le démantèlement de Facebook

Si Elizabeth Warren, sénatrice démocrate qui souhaite le démantèlement de Facebook, est élue à la présidence des États-Unis, Mark Zuckerberg estime que Facebook aura une bataille juridique à mener. « Et je parie que nous gagnerons, dit-il. Est-ce que ça craint ? Oui. Je ne veux pas avoir à poursuivre mon propre gouvernement. (…) Mais si quelqu'un menace votre existence, vous l’envoyez au tapis. »

« Le démantèlement de Facebook, Google ou Amazon, ne résoudra pas réellement les problèmes (…) et ne réduira pas les risques d’interférence électorale. Cela risque même de les accentuer car les entreprises ne pourront plus se coordonner ni travailler ensemble. (...) Cela explique pourquoi Twitter n’est pas aussi efficace que nous. (…) Ils font face aux mêmes types de problèmes, mais ils ne peuvent pas investir autant. Notre investissement en matière de sécurité dépasse leur chiffre d'affaires total. (Rires) »

Sur la modération

« Je pense que certains articles (sur les conditions de travail des modérateurs Facebook) sont un peu trop dramatiques. (…) La plupart de ces personnes ne regardent pas d’horribles contenus toute la journée. Mais ils doivent tout de même faire face à des choses très difficiles et il est très important qu'ils obtiennent les conseils, l'espace, la possibilité de prendre des pauses et le soutien psychologique dont ils ont besoin. (…) Sur les 30 000 personnes (qui effectuent ce travail), il y a une variété d’expériences vécues. »

Sur les interfaces cerveau-machine

« Il existe deux types de technologies d'interfaces cerveau-machine : les technologies invasives qui nécessitent une opération et les technologies non-invasives où vous portez simplement un bandeau ou des lunettes. (…) Nous nous concentrons surtout, et même complètement, sur les technologies non-invasives (rires). (…) Vous trouvez que le lancement de Libra est compliqué, imaginez "Facebook se lance dans des opérations du cerveau", je ne préfère pas penser aux audiences du Congrès à ce sujet… »

« Ce que nous espérons faire, c'est simplement capter quelques signaux. De cette manière, il sera par exemple possible de cliquer avec votre cerveau en regardant quelque chose en réalité augmentée… C’est excitant... (…) Si on capte plus de signaux, il sera possible d'écrire avec son cerveau sans avoir à utiliser les mains ou les yeux. »

Finalement, la version robotique et convenue de Mark Zuckerberg est peut-être moins flippante que celle-ci. Mais au moins, nous sommes fixés sur son état d'esprit.  

L’intégralité de l’enregistrement est à lire ou à écouter ici.

Marine Protais

À la rubrique "Tech à suivre" de L'ADN depuis 2019. J'écris sur notre rapport ambigu au numérique, les bizarreries produites par les intelligences artificielles et les biotechnologies.

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