
Notre rythme s'accélère et nous laisse l'impression de ne plus avoir le temps de tout faire, au point de faire déborder les heures de travail à la maison ou sur le temps de transport. Métro, boulot, écrans, dodo... Comment tenir la cadence ?
Écrire ou relire une note dans le métro, vérifier ses e-mails dans le tram ou chez soi, même après ses heures de boulot, déjeuner devant son écran pour « finir un truc urgent » … Le quotidien d’un salarié est souvent fait de ces petits arrangements pour rattraper le temps qui file.
Tous fatigués ?
Selon la 11ème édition du baromètre de la Santé au travail de Malakoff Médéric Humanis, 46 % des salariés pensent que leur rythme de travail s’est accéléré. Résultat : nous serions plus fatigués. 54 % des salariés se sentent même épuisés par leur travail (+4 points par rapport à 2018), et contraints de courir après le temps. Sans compter le manque de sommeil, des temps de trajet toujours plus longs, et la difficulté à concilier vie pro et vie perso, notamment pour les managers qui seraient au bout du rouleau… Bref, le temps nous manque.
Un phénomène bien analysé par le sociologue Hartmut Rosa dans son essai Accélération. Selon lui, l'accélération de la société nous livre à une existence dénuée de sens et menacée d’épuisement. Avec de sérieux risques à la clé : déconcentration, stress, troubles du sommeil, perte d’efficacité, burn-out… Or, des solutions existent.
PRI-O-RI-SER
Démêler l’important du tout-venant, et l’urgence du « peut attendre » … Tel est l’objectif de la « matrice des priorités », qui permet de classer ses tâches dans l'une de ces 4 zones : important et urgent, important et pas urgent, pas important et urgent, pas important et pas urgent. On y voit déjà plus clair ! On s'attaque donc à ce qui est important et urgent, et on s'adapte pour le reste, comme le décrypte Pascale Bélorgey, formatrice en efficacité professionnelle et gestion du temps, sur son site.
Reconnaître le bon moment
Parce que travailler ne consiste pas à alléger sa to-do list en enchaînant les tâches, mais à réaliser le bon travail au bon moment, comme l’explique cette vidéo qui résume le livre de Daniel Pink, Le bon moment, la science du parfait timing.
Faire une vraie pause
Ok, mais qu’est-ce qu’une pause efficace pour notre cerveau ? Des docteurs en neurosciences se sont penchés sur la question et selon eux, une bonne pause correspond à « être actif autrement ». Vous avez un travail manuel ? Ouvrez un livre ou dessinez. Un travail intellectuel ? Prenez le temps d’une petite balade. En revanche, une seule règle pour tous : il faut quitter son poste de travail. C’est le fait de changer de contexte et d’activité qui permet de restaurer toutes ses facultés. Donc on perd l’habitude de regarder ses mails ou les réseaux sociaux pendant ses pauses si l’on travaille sur ordinateur.
Et on suit la règle des 3 post-it : le matin en arrivant, on écrit « pause » sur 3 post-it qu'on va enlever au fur et à mesure, dès qu’une (vraie) pause est effectuée.
S’autoriser des moments de déconnexion
Comme l’explique Bruno Patino dans son essai La civilisation du poisson rouge, « les outils numériques ont généralisé la capacité technique de faire plusieurs choses en même temps. La connexion permanente et la mobilité ont conquis le temps « inutile », dans les transports notamment. » Résultat : notre capacité d’attention se réduit, nous faisant sans cesse zapper d’une tâche à une autre et d’un écran à l’autre. Pour se réapproprier son temps, l’auteur a un remède : la déconnexion. Couper les écrans, le temps d’un repas, d’un rendez-vous ou d’un bon livre, sans culpabiliser. D’ailleurs, avez-vous vraiment vu ce mail qui vient d’arriver ?
Cet article a été initialement publié sur le site du Comptoir de la nouvelle entreprise dans le dossier consacré à « La santé au travail » .
Participer à la conversation