La réussite scolaire peut-elle se lire dans l'Adn ? C'est la position soutenue par le généticien Robert Plomin... et quelques startups.
Quels parents ne cèdent pas à cette crainte ? Que leur progéniture ne réussisse pas leurs études et n'obtienne pas les qualifications suffisantes pour décrocher un emploi. Mais cette réussite scolaire est-elle le fruit d'un long et studieux apprentissage ou existe-t-il une part de génétique ? Des chercheurs estiment avoir réussi à tisser un
lien entre l’ADN d’un enfant et ses capacités intellectuelles.Robert Plomin, un scientifique généticien américain du King’s College de Londres dresse le bilan. Après avoir comparé l’ADN de 13 000 jumeaux britanniques, il est arrivé à la conclusion que certains gènes (environ 500) font référence à la
capacité à résoudre des problèmes complexes, l’habileté à apprendre de nouvelles choses ou la facilité à développer un raisonnement.
Selon ses propres conclusions, un enfant « génétiquement sous-doué » va éprouver de plus grandes difficultés que les autres à suivre des enseignements académiques. Ces mêmes sujets trouveront également moins de gratification personnelle à suivre une scolarité poussée.
Faut-il pour autant se ruer sur les tests génétiques proposés par des sociétés comme 23andMe ou Geneplaza pour connaître à l’avance si votre enfant ira loin en classe ? Pas forcément.
Comment mesurer l'intelligence ?
Relier les
gènes à l’intelligence est une notion relative dans la mesure où la définition même de l’intelligence est sujette à débat. C’est pourquoi les
tests de QI, majoritairement utilisés pour quantifier la capacité d'apprentissage des savoirs théoriques, ne devraient avoir qu’une valeur relative.
C’est pourquoi il est important d’y lier d’autres paramètres comme la capacité de raisonner, de s’exprimer verbalement, de calculer facilement. Par ailleurs, d’autres facteurs tels que la santé, le bonheur, le mode de vie ou même les revenus entrent en ligne de compte pour obtenir une photographie générale des capacités d'une personne.
Aussi, le site
Nature rappelle que des tests conduits sur des jumeaux élevés séparément ont
démontré que le patrimoine génétique comptait tout autant que le cadre de vie. L’ADN vaudrait donc tout autant que l’éducation, le régime alimentaire ou d’autres facteurs environnementaux. La solution semble donc se trouver dans les détails et pas uniquement dans nos gènes.
Rien n'est déterminé
Une étude conduite par le professeur Danielle Posthuma en 2017 baptisée 2017 IQ rappelle qu'il est impossible d'
évaluer le quotient intellectuel d'une personne uniquement sur la base de son ADN. Elle explique en outre que le parcours de chacun reste indéterminé.
C'est donc avec vigilance que la communauté scientifique regarde les travaux de Robert Plomin. Utilisés à mauvais escient, de telles conclusions pourraient conduire à opérer des sélections d'enfants dès l'école maternelle afin de séparer les éléments les plus prometteurs des autres. C'est pourquoi les experts rappellent que les tests ADN ne sont qu'une photographie partielle prise à un instant donné et ne peuvent en aucun cas déterminer le potentiel de réussite scolaire d'un individu.
On peut foirer ses études et réussir professionnellement sa vie comme on peut réussir ses études et finir en prison... Je pense qu'il y a plus de Bac+4 au chômage que de plombier avec un CAP. L'égalité des chances va prendre cher avec des raccourcis comme ça.