Jeune femme portant un casque Dyson

L’atmosphère apocalyptique à New York fait de la pub au masque futuriste (pas si utile) de Dyson

© TikTok @popsugarwellness

Moqué lors de sa sortie, ce casque est plébiscité par des internautes et une partie de la presse tech comme une solution à l’atmosphère asphyxiante à New York. 

Quel accessoire pour déambuler sur le pont de Brooklyn drapé ces derniers jours d’un brouillard rouge orange apocalyptique ? Un masque-écouteur Dyson Zone à 950 dollars, bien sûr. Son style « techno dystopique » avait recueilli quelques moqueries lors de sa présentation en mars 2022. Mais qui portera une chose pareille, se demandaient alors les internautes ? La chose en question semblait selon les quelques testeurs peu pratique et pas vraiment efficace pour se protéger des virus, ce qui à l’époque inquiétait encore pas mal de monde. 

Dyson contre l'Apocalypse

Mais depuis quelques jours, le Dyson Zone est plébiscité par une partie de la presse tech américaine et des internautes. Ils l’envisagent comme solution pour faire face à la mauvaise qualité de l’air à New York. La semaine dernière, la ville et toute une partie de l’est Américain ont été envahies par la fumée et la brume des incendies de forêt qui ravagent la forêt canadienne. Les autorités de la ville ont multiplié les messages d'alerte, invitant les New-Yorkais à rester chez eux. De nombreux habitants ont ressorti leurs masques jetables, mais quelques privilégiés optent pour ce casque purificateur d’air au design étrange. À l’instar de Colin Rocker, « conseiller tech », qui se félicite dans une série de vidéos TikTok de porter ce masque alors que certains le trouvaient ridicule il y a encore quelques mois. 

Idem pour Kate Kozuch, journaliste du média Tom’s Guide. « Si vous êtes allés dehors, vous avez remarqué qu’il y a une odeur étrange, je la sens beaucoup moins quand je porte la visière (la partie du masque qui se rabat au niveau de la bouche) », conclut-elle dans une vidéo. Le casque a été conçu pour filtrer l’air pollué et diffuser un flux d’air purifié. Il est associé à un casque réducteur de bruit. Sur son site, Dyson cible clairement les urbains habitant une grande ville et utilisant les transports en commun, expliquant que le casque capturerait 99 % des particules aussi petites que 0,1 micron. Comme d’autres, la journaliste a voulu éprouver le masque contre la pollution liée aux feux de forêt. Son avis : il est plutôt efficace. « Il n’a pas l’étanchéité d’un KN95 (équivalent FFP2 américain), mais c'est certainement mieux que rien », explique la journaliste dans un article sur le site de Tom’s Guide

Survivalisme de luxe 

Victoria Song du média The Verge est plus partagée. Elle aussi remarque que le masque n’est pas complètement occultant. Par ailleurs, l’application vendue avec le masque, qui est censée mesurer la qualité de l’air ne s’avère pas toujours efficace, relève la journaliste. Les voyants de son appli étaient au vert alors qu’elle avait l’impression que quelqu’un venait d’allumer « 10 000 cigarettes » à côté d’elle. Certainement, parce que le casque détecte principalement le dioxyde d'azote et « d'autres gaz oxydants ». Mais la pollution liée aux feux embarque un cocktail de polluant, certainement mal pris en compte par le casque, observe la journaliste. Elle estime toutefois que ce type de technologie mérite d’être améliorée et développée par d’autres sociétés. Car il y aura sans aucun doute d’autres matins où on se lèvera sous un ciel orange… 

Ce petit buzz autour de cet objet n’est pas sans rappeler l’industrie survivaliste de luxe, qui avait émergé au moment de la pandémie. Des sas de désinfection et autres kits de survie aux couleurs flashy avaient vu leurs ventes grimper grâce notamment à leur promotion sur les réseaux sociaux.

Marine Protais

À la rubrique "Tech à suivre" de L'ADN depuis 2019. J'écris sur notre rapport ambigu au numérique, les bizarreries produites par les intelligences artificielles et les biotechnologies.

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