Oui, on peut encore faire quelque chose. C'est ce qu'énonce la synthèse des six précédents rapports du GIEC publiée le 20 mars. Des solutions à bas coût existent, sont bien connues et peuvent être mises en place rapidement.
Chaque publication du GIEC fait figure de piqûre de rappel et d’incitation (de plus en plus pressante) à agir contre le dérèglement climatique. Les scientifiques mandatés par l’ONU ont présenté lundi 20 mars la dernière partie de leur sixième cycle de travail. Ce rapport se présente comme un état des lieux de nos connaissances scientifiques sur le climat, en faisant la synthèse des précédentes publications du GIEC depuis 2018.
Rien de très nouveau donc par rapport aux précédents – si ce n’est des connaissances mises à jour (sur les conséquences du changement climatique, mais aussi sur les solutions). Cette publication se présente surtout comme une feuille de route à mettre en place dans la décennie qui vient pour continuer de vivre dans un monde viable. C’est « un guide de survie pour l’humanité » , selon Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies. Car pour le moment, nous n’allons pas assez vite, pointent les experts. « Ce rapport de synthèse fait ressortir que des mesures plus ambitieuses s'imposent de toute urgence et que, si nous agissons maintenant, nous pouvons encore garantir un avenir durable et vivable à toute la planète », déclare Hoesung Lee, le président du GIEC dans un communiqué de presse.
La synthèse met notamment en avant plusieurs solutions « peu coûteuses » et « déjà disponibles ».
Orienter les ressources financières vers les populations les plus à risque
Les régions les plus vulnérables sont celles qui ont le moins contribué au changement climatique. Pour les experts du GIEC, il faut mettre en place une « justice climatique » . Notamment en optimisant nos investissements pour aider les populations les plus à risque. À savoir : les communautés d'Afrique, d'Asie, d'Amérique centrale et du Sud, des petites îles, de l'Arctique, et globalement les peuples indigènes, les petits producteurs alimentaires et les ménages à faibles revenus.
La synthèse précise que les investissements pour la transition énergétique ont fortement accéléré ces dernières années, mais restent très hétérogènes et ne permettent pas de passer en dessous des 1,5 degrés de réchauffement. « Les flux financiers publics et privés destinés aux combustibles fossiles restent plus importants que ceux destinés à l'adaptation au changement climatique et à l'atténuation. »
« Pour une amélioration maximale du bien-être, il faudrait mettre plus particulièrement l’accent sur la réduction des risques climatiques des populations à faibles revenus et des communautés marginalisées, y compris les personnes vivant dans des établissements informels », indique Christopher Trisos, l'un des auteurs du rapport dans le communiqué de presse. « Nous ne pourrons pas accélérer l'action climatique si nous ne multiplions pas les ressources que nous lui affectons. L'insuffisance et l’inadéquation du financement freinent les progrès. »
Déployer beaucoup de panneaux solaires et d’éoliennes
Entre 2010 et 2019, le coût de l’énergie solaire a diminué de 86 % et celui de l’éolien de 50 %, pointe le rapport. Ce qui fait de ces deux sources d’énergie de bons candidats pour baisser rapidement et à moindre coût nos émissions. Maintenir des systèmes polluants, peut dans certains secteurs et régions s’avérer plus cher que d’aller vers des systèmes peu émetteurs, expliquent les auteurs.
Ne pas oublier les émissions de méthane
Le CO2 constitue le principal gaz à effet de serre qui cause le réchauffement climatique. Mais il faut s’intéresser à l’ensemble des autres gaz. Le méthane a une durée de vie plus courte et il est moins présent que le CO2, mais son effet sur le réchauffement est plus important. « Des réductions fortes, rapides et durables des émissions de méthane peuvent limiter le réchauffement à court terme et améliorer la qualité de l'air (et donc la santé), précise la synthèse du GIEC. » Il existe de multiples sources de méthane, mais la production de pétrole, de gaz et les déchets alimentaires figurent parmi les principales cibles de réduction des émissions, selon le rapport.
Électrifier les transports
Le prix des véhicules électriques a de quoi faire douter sur l’aspect low cost de cette mesure. Mais le GIEC affirme que le coût des batteries aurait déjà diminué de 85 % entre 2010 et 2019, et que le déploiement des véhicules électriques a été multiplié par 100, avec de grandes disparités selon les régions. « Les véhicules électriques alimentés par de l'électricité à faibles émissions de gaz à effet de serre ont un fort potentiel de réduction des émissions des transports terrestres, sur la base du cycle de vie », assurent les auteurs. L’empreinte environnementale de la production de batteries et les préoccupations croissantes concernant les minéraux critiques peuvent être traitées par des stratégies de diversification des matériaux et de l'offre, pointent les auteurs. Encore moins coûteux : favoriser la marche et les transports en commun dans les villes.
Réduire la demande
Outre les technologies, le rapport met en avant les bienfaits de la frugalité. Le terme demand-side (un système où l’on agit sur la demande) est évoqué plusieurs fois dans le rapport. En réduisant la demande en production énergétique, de transport, de nourriture, les émissions pourraient baisser de 40 à 70 %.
Protéger les écosystèmes qui capturent naturellement le CO₂
Protéger les espaces naturels est indispensable pour préserver la biodiversité, mais c’est aussi l’une des clés pour réduire nos émissions de CO₂. Car ces espaces captent une partie de nos émissions. Cela passe par la réduction des conversions des espaces naturels en espaces agricoles. Mais aussi par la coopération avec les peuples autochtones et les communautés locales, précisent les experts.
À lire : Le compte-rendu pour les décideurs – condensé d’une dizaine de pages – de ce dernier rapport du GIEC.
+ baisser sa consommation de viande! 🙂
exact ! cela fait partie aussi des constats du GIEC
Ces "conclusions" du GIEC sont très intéressantes, mais, malheureusement elles manquent de solidité scientifique. Car elles partent du postulat que le seul responsable de l'élévation des températures est le CO2 d'origine humaine, alors qu'aucune étude scientifique n'a permis de conclure que ce gaz, de même que le méthane, ait un effet de serre mesurable.
La communauté scientifique dans son écrasante majorité souligne cette absence de preuve.
En revanche, elle est unanime à constater que le principal gaz à effet de serre est la vapeur d'eau (les nuages), responsable de 75 à 95% de l'effet de serre, dont le GIEC ignore l'existence.
Quand donc la "bulle écolo" éclatera-t-elle?