Les mineurs de cryptomonnaies ont déclenché une crise de l’énergie gravissime au Kazakhstan. Et ce n'est pas le seul pays concerné.
Une dizaine de manifestants tués, douze policiers morts, plusieurs milliers de blessés, Internet et le téléphone coupé, l’état d’urgence déclaré… À l’heure où ces lignes sont écrites, le Kazakhstan et sa capitale économique, Almaty, sont plongés dans un climat de quasi guerre civile. Bien que la situation soit le résultat de plusieurs facteurs, une grande partie de la responsabilité revient aux mineurs de Bitcoin. Explication.
Des cryptos trop gourmandes
Ces émeutes qui ont démarré il y a quatre jours font suite à la décision du gouvernement de lancer un nouveau système de fixation du prix du gaz naturel compressé. Ce carburant, très utilisé pour faire rouler les véhicules kazakhs a vu son prix doubler, passant de 12 à 24 centimes d’euros le litre. Cette mesure, jugée par une grande partie de la population comme une tentative d’enrichissement des industriels du secteur, intervient dans un contexte de pénurie énergétique. Le gaz naturel compressé permet aussi de produire 20 % de l'électricité du pays. Or ce dernier a connu des séries de coupures importantes à cause de l’arrivée massive de mineurs de cryptomonnaies.
Essaim de criquets
Rappelez-vous en mai 2021 : la Chine décidait de bannir de son territoire les fermes de minage de Bitcoins à cause du coût énergétique et écologique de ce dernier. Cette décision fut suivie d’une interdiction de toute transaction en cryptomonnaie en septembre dernier. En conséquence, les mineurs ont essaimé comme des sauterelles et se sont installés en grande partie au Kazakhstan. D’après le Financial Times, près de 87 849 fermes ont fait bondir la consommation d'électricité de 8 %.
Quelle est la prochaine cible ?
Le Kazakhstan n’est pas le seul pays concerné par ces pénuries électriques. Le Kosovo a lui aussi annoncé, le 4 janvier dernier, l’interdiction du minage de cryptomonnaies. D’après la ministre de l’Économie et de l’Énergie, Artane Rizvanolli, cette mesure doit permettre au pays de faire face à des pénuries énergétiques après la fermeture de la plus grosse centrale du pays en décembre 2021. Mais comme pour le Kazakhstan, cette interdiction pourrait ne pas suffire. En effet, si les mineurs officiellement enregistrés auprès des autorités du pays sont contraints d’arrêter leur activité, il reste encore des « mineurs gris », c’est-à-dire des groupes d’individus non enregistrés et donc illégaux, qui continuent à faire tourner des machines. D’après Reuters, qui a interrogé l’un de ces mineurs, ces derniers peuvent gagner jusqu’à 2 500 euros par mois contre une dépense de 170 euros en électricité. De quoi aiguiser bien des appétits. En Iran et au Texas, autres terres d’adoption des cryptomineurs, les pénuries d'énergies sont devenues… monnaie courante.
Un poil simpliste de réduire la crise au Bitcoin, même si ça créé probablement du clic (et ma venue...). Je mettrai en plus en référence l'article ci-dessous : https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/on-vous-explique-la-crise-au-kazakhstan-secoue-par-des-violences-sans-precedent_4906741.html
L'article ne parle pas non plus de l'influence de l'ancien président qui fait aussi partie des raisons pour lesquelles les gens sont dans la rue.