Une IA pour détecter les mauvais coucheurs ! Airbnb a acquis une technologie pour déceler et écarter les locataires aux intentions malveillantes...
Alors si vous aviez prévu de louer une villa dans la Drôme ou un petit studio à Paris avec l'intention (ou pas) de vous livrer à des activités illicites ou douteuses, méfiance !
À l'origine de la démarche : de récents scandales ayant écorné l'image du géant américain. Vous pourrez le constater, le niveau des mauvais clients atteint quand même un certain level. En octobre dernier, une fusillade aux Etats-Unis éclate le soir d'Halloween lors d'une fête tenue dans un appartement loué sur Airbnb, faisant une demi-douzaine de morts. Auparavant, de nombreux hôtes londoniens s'étaient plaint des dommages infligés à leur propriété. Parmi eux, une femme pensant louer son appartement à l'occasion d'une baby shower l'a vu saccagé par une bande de ravers déchaînés...
Un bête système de points
Le brevet original a été déposé un auprès de l'Office européen des brevets et acquis par Airbnb dans le cadre de l'acquisition de Trooly en 2017. A base d'intelligence artificielle, la technologie ne s'encombre pas de privacy. Elle écume le web pour ausculter la personnalité numérique de l'hôte potentiel. Objectif ? Calculer la probabilité que ce dernier aura de démolir ses éventuelles locations en évaluant le sérieux et les traits de personnalité du locataire et lui attribuer un score.
D'après les informations contenues dans le brevet, le logiciel pourrait ainsi scanner les réseaux sociaux à la recherche de certains traits de personnalité jugés positifs, comme l'ouverture, le soin et l'application, par opposition à d'autres caractéristiques, perçues comme indignes de confiance : narcissisme, psychopathie, machiavélisme, participation à des groupes haineux ou possession d'un casier judiciaire. Le loueur pourra toujours accepter un locataire mal noté...
Votre personnalité en ligne pourrait vous être fatale
Mais le logiciel va plus loin et pénalise aussi certaines caractéristiques floues : être « associé » à de faux profils sur les réseaux sociaux, « impliqué » dans la pornographie ou utiliser un langage peu châtié pourrait vous faire perdre des points. De même que le partage ou la participation d'images ou de vidéos faisait étalage de drogues, d'alcool ou de neuroticisme, un trait de personnalité caractérisé par une tendance persistante à l'expérience des émotions négatives comme la colère, la culpabilité, l'anxiété, ou encore la déprime... Dépressifs, passez donc votre chemin, ce studio ensoleillé avec vue sur la plage n'est pas pour vous !
Un système dont il est aisé d'imaginer les failles et dérives : un ex-détenu ou une personne souffrant de dépression chronique seraient-ils moins à même d'honorer un contrat de location ?
Contacté par le média Evening Standart, qui révèle l'information fin 2019, Airbnb précise ne pas avoir recours au logiciel.
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