On pensait qu’elles avaient laissé le « vieux monde » du print derrière elles, mais on s’est trompé. Après Facebook, Uber ou Airbnb, Netflix se lance dans la grande aventure du magazine papier.
Mais que vient donc faire Netflix dans le monde du papier et de l’encre ? C’est la question posée par le journal Bloomberg, le 10 avril 2019 à l’annonce d’un nouveau magazine préparé par le mastodonte du streaming. Intitulée Wide, la publication d’une centaine de pages doit permettre de promouvoir ses programmes et ses stars avant l'édition des Emmy Awards de septembre 2019.
Pour Bloomberg, l’idée derrière ce nouveau média est bien évidemment de permettre à la plateforme de rafler le maximum de récompenses. Le magazine devrait sortir en juin prochain, au moment où les membres de l’académie télévisuelle choisissent les nommés de la cérémonie. Au travers de ses articles et de ses interviews, Wide devrait aussi permettre la promotion des séries télévisées produites. Au-delà de ses productions, Netflix ambitionne surtout de changer son image d’outsider de l’industrie du cinéma. Après avoir pris ses quartiers dans un building de Los Angeles, la plateforme a aussi lancé un studio d’animation et de prise de son en plein cœur d’Hollywood. Autrement dit, Wide doit permettre à Netflix d’être enfin pris au sérieux.
Uber, Airbnb et Facebook sont déjà dans le print
Ce n’est d’ailleurs pas la seule marque à vouloir tenter l’aventure du print. En mars 2015 déjà, Uber lançait Momentum à destination de ses chauffeurs. Le magazine donnait surtout des conseils d’amélioration de service ou des bons plans culinaires pour manger sur le pouce entre deux trajets. La marque est aussi responsable de deux autres publications. Arriving Now, qui est plutôt destiné aux clients et Vehicules, distribué dans les villes de Seattle et Washington DC. En 2017, c’était Airbnb qui lançait Airbnbmag. Écrit à partir des données collectées par la plateforme, le magazine permettait à ses lecteurs de découvrir des destinations de voyage inédites. La revue mettait bien évidemment en avant des logements de rêve qu’il était possible de réserver sur la plateforme.
D’autres marques n’assument pas complètement le terme de « média ». En juin dernier, Facebook lançait Grow, en Grande-Bretagne et en Europe du Nord. Destiné au marché des décideurs business, le mag a été directement distribué aux partenaires marketing du réseau social ou mis en place dans certains aéroports. Pourtant, même si le magazine regorge d’articles sur la disruption ou d’interviews d’entrepreneurs, la maison mère se défend d’avoir créé là un média. Leila Woodington, cheffe du marketing au sein de Facebook Europe du Nord, préfère dire à Pressgazete qu’il s’agit seulement d’un support de communication pour leur stratégie marketing.
Un magazine pour mieux se positionner
Au-delà du support marketing, le print sert aussi aux marques numériques à assoir une image, voire un positionnement de valeur. Ainsi l’application de rencontre Bumble a annoncé la création d’un magazine féminin. Disponible auprès des 50 millions d’utilisateurs de l’appli qui veulent en faire la demande, la publication mettra en avant des pointures comme Serena Williams, les directrices créatives de Bumble, Erin et Sara Foster, ou bien encore la co-fondatrice de la marque de bagages Away, Jen Rubio.
Pour la marque, le développement de ce magazine n’est que la continuité de sa stratégie. Après tout, Bumble ne se contente pas de proposer une appli de rencontres, mais offre aussi la possibilité d’organiser des meet-up par centres d'intérêts ou de faire du réseautage professionnel. En plus de servir de support publicitaire, le magazine développe l’image d’une marque mettant en avant des « femmes inspirantes et connectées ». De quoi se positionner face à des géants du secteur comme Tinder ou Meetic qui ont parfois la réputation « d’usines à rencontres ».
POUR ALLER PLUS LOIN
Et de puis quand Gutenberg prend-il un tréma ? Ne faites pas semblant de savoir qui c'était, cela ne vous va pas...