La finance, ce n'est pas pour les femmes ? Un rapport de Goldman Sachs concernant les effets de la crise sur les fonds d'investissement américains prouve tout le contraire.
Dès début 2020, Goldman Sachs misait sur les femmes. La banque avait annoncé en janvier qu’elle n’accompagnerait plus l’entrée en bourse des entreprises dont le Comex n’était pas « divers » . Une pandémie plus tard, la banque américaine persiste et signe. Et pour cause, elle vient de constater qu’en matière de gestion de fonds d’investissement les femmes s’en sont mieux sorties que les hommes en 2020.
Les fonds gérés par des femmes résistent mieux à la crise
Dans un rapport envoyé à ses clients, la banque d’investissement américaine analyse la performance de près de 500 fonds mutuels américains sur l’année 2020. En pleine crise économique, donc. D’après l’étude, les fonds gérés par des femmes résistent mieux à la crise du Covid-19. En moyenne, ces fonds affichent une sur-performance d’un point par rapport à ceux qui ont des hommes aux commandes. « Même en ajustant par le niveau de risque, les fonds gérés par des femmes ont fait mieux que leurs pairs durant les turbulences de marché liées à la pandémie », précise Goldman Sachs.
Par « fonds gérés des femmes », il faut comprendre les fonds d’investissement qui comportent au moins un tiers de managers femmes. Un ajustement nécessaire puisque sur les 496 sociétés étudiées, seulement 14 étaient exclusivement dirigées par des femmes. Contre 380 pour les hommes. Goldman Sachs a donc élargi son étude afin d’obtenir un échantillon de 63 fonds.
Les hommes investissent dans la finance, les femmes dans la tech
Si les investisseuses ont mieux géré cette crise, c’est parce qu’elles ne placent pas leur fonds comme les hommes. Ces derniers préfèrent miser sur les valeurs financières tandis que les femmes investissent dans la tech. Or, les géants de la tech sont ressortis largement gagnant du confinement et continuent d’afficher de très bonnes performances. Paradoxalement, les fonds gérés par les femmes accusent légèrement plus de sorties d’investisseurs que la moyenne. Pourtant dans un milieu qui est, par essence, soumis aux crises, savoir les gérer semble être une qualité indispensable.
Au-delà du monde la finance, certaines femmes se sont particulièrement illustrées au plus fort de la crise. À l’image de Jacinda Ardern, la Première ministre néo-zélandaise dont la gestion de la crise nous a donné une remarquable leçon de leadership. Signe que la finance n'est pas le seul milieu qui gagnerait à être féminisé ?
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