En 2020, kratom is the new cannabis.
Depuis la légalisation du cannabis récréatif dans le Colorado en 2014, la marijuana est devenue un véritable business aux États-Unis. Désormais, c’est une autre drogue qui fait la tendance : le kratom. Pas encore réglementé dans certains États – le kratom est toujours illégal dans six d’entre eux, le petit frère du cannabis connaît un développement fulgurant.
La nouvelle drogue à la mode
Les amateurs de cette nouvelle drogue lui prêtent de nombreuses propriétés : booster le système immunitaire, améliorer la peau, gérer les douleurs chroniques, se sevrer de l’alcool ou des opioïdes ou même remplacer le café. Car la plante originaire d’Asie du Sud appartient à la même famille que le caféier. Elle se consomme sous forme de thé, de gélules ou à fumer comme le cannabis. Comme la weed, le kratom aurait des effets psychotropes mais beaucoup plus légers. Son usage reste difficile à évaluer mais d’après une étude parue en novembre 2019, le kratom compterait déjà 10 à 15 millions d’adeptes aux États-Unis, soit 3 à 4,5 % de la population. En comparaison, les derniers chiffres sur le cannabis indiquaient qu’un Américain sur 7 en consomme.
Le kratom possède son propre subreddit suivi par 85 000 membres. Sur Instagram, la nouvelle drogue à la mode comptabilise déjà 194 000 publications. Alors que la weed est plutôt associée à des attitudes léthargiques, le kratom est très souvent associé à des images sportives sur le réseau social. La plante aurait des effets anti-douleurs qui permettraient aux athlètes d’être plus performants.
Un business à part entière
D’abord relégué au fond des magasins spécialisés dans la fumette, le kratom commence à devenir un business à part entière avec des enseignes dédiées. Comble de la tendance, chez BumbleBeeBotanicals en Californie et dans le Nevada, on peut même acheter de la poudre de kratom en vrac pour une consommation zéro déchet.
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Un business à réglementer
Problème : le kratom n’est pas clairement régulé. Il est légal dans 44 états sur 50 mais pas approuvé par la FDA ce qui laisse le champ libre à toutes sortes de dérives. Dans Wired, Faith Day, fondatrice de Clean Kratom Portland, raconte avoir vu des vendeurs qui ajoutaient à la plante tout et n’importe quoi – fécule de pomme de terre, matcha, farine, poussière – ou qui vendaient du kratom avec suppléments moisissures sans problème.
Le kratom a donc ses amateurs mais aussi ses détracteurs. En avril 2019, une étude du Centers for Disease Control and Prevention rapportait 91 morts par overdose de kratom entre juillet 2016 et décembre 2017. Une autre indique que le risque de mort par overdose serait 1 000 fois inférieur à celui des opioïdes. C’est le grand flou, et 2020 devrait donc être une année charnière pour cette nouvelle drogue tendance.
En France, pas de problème, on a déjà pris les devants. Même si la consommation de kratom est beaucoup plus confidentielle dans l’Hexagone, la substance a été interdite début 2020. Malgré la tendance, aucun risque de voir un magasin de kratom fleurir au coin de la rue.
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