Ils sont des graines d’étoile originaires d’une autre galaxie. Leur mission : faire entrer l'humanité dans son âge d'or. Rencontre.
« Je suis une très vieille âme. Mon essence, mon énergie est née dans un autre recoin de l’univers seulement quelques années après la création d’Andromède. » Sur le plafond de sa chambre, des dizaines d’étoiles phosphorescentes brillent dans le noir. « C’est pour me rappeler d’où je viens. De la galaxie d’Andromède, à 2,55 millions d’années-lumière du soleil. Cette galaxie est née il y a plus de 10 milliards d’années, c’est l’une des plus vieilles de l’univers. On a le même âge, elle et moi. » On est allé à la rencontre de starseeds, à traduire par graine d’étoile dont les vidéos fleurissent sur TikTok : 712,4 millions de vues. Rencontre avec ces êtres venus d'une galaxie far, far away.
« Je me suis toujours sentie à part, pas comme les autres. »
Pour « se reconnecter à ses racines cosmiques », Cassandra fait le vide dans son esprit et se projette vers les océans et les halos dorés de sa planète d’origine. Deux fois par jour, elle médite devant le petit autel qu’elle a composé au pied de son lit. Sur un banc de bois, elle a entreposé plusieurs objets hétéroclites : la figurine de Vishnu, dieu hindou gardien du temps, une gravure encadrée du système solaire chinée dans un vide-grenier, quelques pierres de lune aux reflets bleutés, et deux minuscules plantes dans des pots aux couleurs de la Voie lactée. « Je suis une très vieille âme. Mon essence, mon énergie est née dans un autre recoin de l’univers seulement quelques années après la création d’Andromède. J’essaie de me projeter là-bas régulièrement pour continuer de faire vivre cette partie de moi qui est la plus parfaite », explique la jeune de femme de 25 ans en caressant rêveusement Saturne, son petit chat roux. Étudiante en lettres et histoire de l’art à Reims, Cassandra a récemment découvert qu’elle était une « starseed », une âme à l’origine extraterrestre née dans une autre galaxie. « Je me suis toujours sentie à part, pas comme les autres. Attention, cela ne veut pas dire supérieure, s’empresse de préciser Cassandra. Mais je sais que ma réincarnation sur Terre n’est pas accidentelle. Je suis ici pour accomplir une mission précise. »
« C’est un peu comme si je ressentais la gravité plus que les autres. »
Quelle mission ? L’étudiante tâtonne encore. Elle sait cependant qu’en tant qu’Andromédienne, « une race de starseed particulièrement rare », elle mettra ses dons au service des humains. « Beaucoup de choses se sont éclairées lorsque j’ai découvert ma vraie nature. J’ai toujours eu une perception très aigüe du temps et de l’espace, je ne savais pas d’où cela me venait. Comme beaucoup de starseeds venues d’Andromède, j’ai d’importantes capacités de télépathie. La vie sur Terre est particulièrement dure pour moi, puisque dans ma forme originelle j’existe dans un plan en 12 dimensions, avec une densité très différente d’ici. C’est un peu comme si je ressentais la gravité plus que les autres. Comprendre qui j’étais a été un vrai soulagement », affirme-t-elle en jouant avec son pendentif : une étoile à la teinte irisée. Son origine interstellaire, Cassandre l’a découverte au détour d’un forum dédié aux échanges entre êtres astraux « éveillés ». Sur Discord, elle a fait la rencontre d’un Acturien, un habitant du système planétaire d’Acturus, l’une des civilisations les plus avancées de notre univers, qui n’existe que dans la cinquième dimension. C’est Acturo**75 qui lui a fait découvrir l’existence des starseeds, auxquelles elle s’est rapidement identifiée. « Depuis toute petite je me sentais comme exilée, mélancolique, nostalgique d’un endroit que je n’arrivais pas à identifier. En fait, j’avais le mal du pays, et maintenant je sais pourquoi. » Depuis qu’elle sait qui elle est, la jeune femme a changé de nom. Cassandra fait référence à Cassandre, l’héroïne de la mythologie grecque douée du don de prophétie. « La plupart de mes amis acceptent très bien qui je suis, même si tous ne comprennent pas exactement ce que cela implique. Mais bon… D’un geste de la main, elle indique que cela n’a pas d’importance. Cela ne m’empêchera pas d’accomplir ce que je suis venue accomplir. »
D’un être stellaire à l’autre, les dénominations varient, et certains préfèrent parler d’« artisans de lumière ». Pour Jean-Marc*, 35 ans, la notion revient sur « la naissance de l’âme ». L’ancien bouddhiste explique : « Les âmes sont des émanations de la matrice cosmique, de l’unité, de Dieu, dont elles se détachent par vagues pour s’incarner sur Terre ou ailleurs. Les artisans de lumière sont les âmes originelles, très pures, issues de la première vague d’incarnation. Une fois devenues singulières, ces entités se sont confrontées à leur égo, ce qui a conduit à de violents conflits. Après des guerres cosmiques interminables, elles se sont incarnées sur Terre. » Quand tout cela a-t-il eu lieu ? « Notre esprit ne peut pas le comprendre, on ne peut pas se connecter à la chronologie cosmique, ce n’est pas un espace-temps que nous pouvons comprendre, mais cela s’explique très bien par la physique quantique », précise le trentenaire.
Le noyau de l’âme est inoxydable, comme de l’or
Pour réparer les dommages qu’elles ont causés, mais surtout pour rééquilibrer leur énergie et celle de la Terre, ces âmes vont être soumises à des épreuves difficiles. « Au fil de leurs différentes vies, elles vont devoir apprendre à se libérer de leur culpabilité pour devenir des antennes, des récepteurs de leur propre lumière. Chez tous les individus, le noyau de l’âme est inoxydable, comme de l’or. Mais les starseeds sont de vieilles âmes, et c’est cette antériorité qui fait leur puissance. Cela leur permet de développer de plus grandes capacités. » Pour cela, il faut placer la méditation et la connaissance de soi au centre de sa vie, tel que le prescrivent le bouddhisme, l’hindouisme ou le soufisme. « Comme tous les artisans de lumière, j’ai toujours eu un sentiment de décalage, j’ai toujours su que j’étais à part. » Ce sentiment, Jean-Marc le tient en partie de son histoire de famille, âpre et sinueuse. Enfant, il est abandonné en Inde, avant d’être adopté et de grandir en France. « J’ai développé des dons de clairvoyance et de clair-ressenti hallucinants. Si je tombe sur quelqu’un qui a besoin de mon énergie de guérison, je vais ressentir une douleur à un endroit précis dans mon corps, par exemple là où se logent la douleur et la mémoire émotionnelle de la personne. J’ai croisé un jour dans le métro un homme avec une tumeur, et je suis tombé par terre tant la douleur était intense. Enfin, je ne sais pas ce que j’ai détecté exactement comme problème, mais je sais que ce n'était pas à moi. » Après de longues années passées à travailler dans les médias et avant de devenir consultant, Jean-Marc a tenté une reconversion comme énergéticien. Longtemps, il a cru qu’il devait guérir les autres. « Mais l’univers m’a fait comprendre que ce n’était pas mon chemin. Mon chemin, c’est de m’aimer moi-même. » S’il se reconnaît starseed, Jean-Marc ne se retrouve pas forcément dans les représentations de la spiritualité proposée par certains guérisseurs. « Les étiquettes, le folklore, les rituels bidon, le style, cela ne m’intéresse pas ! Tu peux porter une banane fluo, des baskets Nike, parler n’importe comment et vivre une grande spiritualité. Pour moi, la vraie spiritualité, celle qui est vraiment saine, c’est la connaissance de soi. Pas besoin de te rattacher à un culte, à un dogme, à des croyances. Le bouddhisme, c’est un outil, et tu n’as pas besoin de ça. »
« Ce niveau de conscience supérieur permet par ricochet de faire du bien aux autres, de les orienter »
Le style, ça ne compte pas pour rien aux yeux de Coralie*, 18 ans. Cette lycéenne parisienne n’a aucune envie de « passer sous silence » son identité sidérale. D’ailleurs, elle a brodé sur deux vieux crop tops H&M la carte du ciel définissant son thème astral. Si la jeune fille porte aujourd’hui son origine galactique en étendard, elle n’a pas toujours affiché ses origines. « Je viens de Sirius, je m’en suis rendu compte grâce à une vidéo YouTube, partagée par une guérisseuse spirituelle, qui a fortement résonné en moi. J’étais assez paumée à l’époque, je ne savais plus trop d’où je venais, de quel système stellaire. Heureusement, il existe beaucoup de documentation, fournie par des âmes très élevées spirituellement, des guides. L’étoile d’où je viens, Sirius, vibre à une fréquence différente, en six dimensions, elle est donc absolument non physique. Les Siriens comme moi sont les gardiens de l’évolution, là pour guider les humains “en période de turbulences’’ pour arriver vers un nouvel âge d’or. » Celui-ci est censé démarrer en 2032. Comment la mission de Coralie se traduit-elle au quotidien ? « J’essaie surtout d’accroître ma fréquence vibratoire et celles des autres, c’est beaucoup de travail. » Quand elle n’écume pas le Web à la recherche d’informations sur les starseeds ou ne médite pas sur son tapis de prière acheté lors d’un weekend à Marrakech, la lycéenne adepte de lithothérapie et de tarots aztèques s’exerce à la pleine conscience. « Ce niveau de conscience supérieur permet par ricochet de faire du bien aux autres, de les orienter, pour qu’eux-mêmes puissent à leur tour trouver leur soleil. »
Virginie* et Mylène* ont elles aussi à cœur d’aider les autres. Après un divorce et un burn out, Virginie, comptable de 42 ans, a décidé de changer de voie. Pour « se reconstruire », elle s’est mise au yoga au sein d’un petit studio décoré de drapeaux tibétains. Entre deux salutations au soleil, elle a très vite sympathisé avec Mylène. Cette quarantenaire bordelaise a aussi décidé de quitter son emploi « dépourvu de sens » pour devenir naturopathe. Après leur leçon quasi quotidienne de yoga Jivamukti, une pratique fondée à New York par David Life et Sharon Gannon en 1986, les deux amies partagent autour d’un thé chaï conseils de lecture, grigris en tous genres (Virginie ne jure que par les cristaux d’améthyste, « vecteurs de libération et de transformation ») et astuces pour détecter sa flamme jumelle, sorte d’âme sœur karmique. Mais, surtout, elles parlent de leurs vies passées. Depuis qu’elles se sont rencontrées, les deux femmes ont vu « remonter à la surface » leurs souvenirs. Même si plusieurs millions d’années séparent leurs naissances (« Cela explique que Mylène soit bien plus avancée que moi en voyage astral », s’amuse Virginie), les deux yogis estiment venir des Pléiades. « Nous sommes toutes deux ultrasensibles, très réceptives et intuitives. Lorsqu’on se balade en forêt, les animaux sont immédiatement attirés par nous, on se croirait dans Blanche-Neige ! » Elles échangent un regard complice : « Heureusement que l’on s’est trouvées », concluent-elles.
*Le prénom a été changé
Cette enquête a été réalisé dans le cadre de la revue 32 de L'ADN, TOUS CHAMANES, Enquête sur les nouvelles spiritualités. Pour vous la procurer, c'est très simple. Soit vous allez chez votre libraire préféré - soit vous pouvez la commander en ligne en cliquant ici.
Ca devient dramatique, on va vraiment manquer très vite de psychiatres
Bonjour, si vous ne vous sentez pas concernés, Merci de ne pas juger. Je comprends votre haine face à ces êtres incroyables. Vous n’en faites pas partie. Dégagez !!