
Créations cinématographiques, immersions théâtrales dans les coulisses du luxe… privées de défilés face à la pandémie de Covid-19, les marques sortent de leur zone de confort pour la Fashion Week de Paris.
Hermes, Dior, Schiaparelli, Maurizio Galante, Xuan… voici quelques-unes des maisons qui ont ouvert le bal de la Fashion Week de Paris le 6 juillet dernier. Cette année, pas de podiums, de front-row ou de pèlerinage aux quatre coins de la capitale : en raison de la crise sanitaire, les traditionnels défilés sont remplacés par des performances virtuelles diffusées les unes après les autres sur le site de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode.
De nouvelles expressions artistiques
Une première qui contraint les créateurs à imaginer de nouvelles gymnastiques créatives pour présenter leurs collections et à s’entourer d’experts issus des univers du théâtre ou du cinéma.
« Le processus de la création de cette collection a été complexe, raconte à l’AFP la directrice artistique de Dior, Maria Grazia Chiuri. Quand on l’a commencée, il était clair que le vrai show ne pourrait pas avoir lieu. Il a fallu un projet extrêmement dense, très créatif ».
Un pari réussi pour la griffe de luxe qui a présenté un film onirique de 15 minutes, à mi-chemin entre la peinture mythologique et l’univers de Wes Anderson. C’est pourtant au réalisateur Matteo Garrone (Gomorra, Dogman) qu’a fait appel la créatrice pour présenter une trentaine de nouveaux looks, tantôt dévoilés dans une forêt enchantée, tantôt dans les ateliers de la marque.
Dans les coulisses de la mode
Outre la période, c’est aussi la mise en valeur de l’artisanat et du savoir-faire des marques qui différencie cette Fashion Week des précédentes.
Hermès, qui a choisi de présenter sa collection dans une vidéo ponctuée de plans séquences, propose une immersion dans les coulisses de son tournage. Slalomant entre les caméras, les mannequins y sont autant mis en lumière que les stylistes et équipes de tournage, habituellement invisibles et relégués aux coulisses. Imaginée avec la collaboration du metteur en scène de théâtre Cyril Teste, la réalisation se veut aussi désinvolte et épurée que le style de la collection.
Chez Schiaparelli, l’intention est un peu la même. Dans une courte vidéo de 4 minutes, la marque italienne évoque une « collection imaginaire » portée par les croquis que son directeur artistique, Daniel Roseberry, a jeté sur le papier durant son confinement à New York. Ici, aucun vêtement n’est présenté, seulement le style de la maison.
Le souci du détail
Ce qui change aussi (et en bien), c’est la manière dont les vêtements sont filmés, parfois en très gros plan pour présenter détails et étoffes. C’est le cas de la séquence en slow motion dévoilée par le créateur Maurizio Galante ou encore de la créatrice vietnamienne Xuan Thu Nguyen qui a choisi de mettre en scène des silhouettes colorées tout en volumes, à la manière de fleurs qui s'épanouissent.
À suivre : les collections de mode masculine, du 9 au 13 juillet 2020.
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