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À découvrir, l'art numérique poétique de Judith Darmont

Artiste numérique interdisciplinaire avec un goût prononcé pour l’art urbain, Judith Darmont collabore régulièrement avec des marques et des évènements. Elle a notamment travaillé sur les installations artistiques de Vivatech, The Camp et des Napoléons. Rencontre.

Peintures, sculptures numériques, Video Art, installations en tous genres… Sur son site, Judith Darmont se présente comme une artiste multimédia évoluant à la croisée des nouvelles technologies et des territoires urbains dans un dialogue constant avec les publics. Respirer, échanger, créer des ponts, être libre, partager, se connecter, streamer… autant de termes qui reviennent fréquemment lorsqu’elle évoque avec nous sa démarche artistique.

 

artiste Judith darmont

Autodidacte, elle se lance dans la création numérique à l’âge de 20 ans. « Je voulais entrer aux Beaux-Arts mais il était impossible à l’époque de se « spécialiser » en art numérique. Alors j’ai acheté mon propre ordinateur, un Macintosh, et m’y suis mise toute seule. Au départ, je souhaitais retranscrire ce que je faisais en peinture. Dans les années 90, j’ai commencé à faire des CD roms avec des animations, je m’intéressais au street art… j’avais aussi des amis musiciens qui débutaient dans la musique électronique et que j’accompagnais visuellement en live… je touchais un peu à tout », poursuit-elle.

Face au manque de débouchés offerts par l’art numérique à l'époque, elle se rapproche des marques et réfléchit en parallèle à la meilleure façon de vivre de son identité d’artiste.   « J’ai dû trouver un modèle économique qui puisse me correspondre, un peu à la manière d’un Youtubeur. S’il est évident que je devais mettre du beurre dans les épinards, il était aussi question de faire en sorte que les publics participent et partagent ce que je tentais de créer », souligne Judith Darmont.

Quand elle collabore avec des marques, elle reste soucieuse d’injecter du sens et de connecter les mondes entre eux. Son motto ? Transform brands to art.

« Les marques aussi nourrissent mes réflexions créatives. J’aime apporter une dimension immersive à des évènements, faire des ponts entre business et grand public, décloisonner et surtout ne jamais faire deux fois la même chose ». Il y a deux ans, elle créé la sculpture numérique postée à l’entrée du festival Vivatech et réalise à quel point l’art est essentiel dans « ce monde de techos ».

« Il faut apporter quelque chose de beau, de sensible, un moyen expérientiel de vivre la marque. À Vivatech, tout le monde s’est approprié la structure, s’est photographié devant. C’est l’une des images qui reste du salon ! »

 

Urban Spirits : Paris - Tel Aviv - Hong Kong

C’est avec son projet « Urban Spirits » que Judith Darmont évoque le mieux sa soif de partage. Son châssis de prédilection ? Les lieux de vie urbains. « Souvent, je donne rendez-vous aux gens dans la ville. Je leur organise un parcours de projection et ils me suivent. C’est amusant de voir la réaction des gens, de se confronter au public. Je suis à 100% pour faire de l’art accessible à tous, pour tous, dans les villes. Il y a des lieux de rencontre que je trouve très intéressants, je pense par exemple aux parvis des grands musées. Ce sont des endroits géniaux pour faire dialoguer l’architecture et le contenu d’une institution avec de nouveaux publics, créer des ponts entre jeunes et plus vieux. »

Plus loin, elle évoque son envie d’organiser une gigantesque agora artistique, un genre de rassemblement accessible en streaming qui évoluerait au carrefour de différentes disciplines. « Street artists, poètes, musiciens, danseurs… je rêve d’organiser des rencontres entre publics et artistes, physique et numérique, d’utiliser la portée du live pour véhiculer des œuvres humaines, vivantes et profondément immersives », confie-t-elle. En un mot, fédérer.

BABEL - JUDTIH DARMONT
Explorant l’universalité du numérique, son projet BABEL abonde dans ce sens.  En tournant une roue, l’installation génère et projette l’alphabet d’une langue de façon aléatoire, symbolique tout numérique du mythe du même nom. « Lors de la destruction de Babel, l’histoire raconte que la langue des Hommes est brouillée et qu’ils ne se comprennent plus. Aujourd’hui, le numérique est devenu une langue commune à tous, nous revenons à cet aspect primitif du langage, à sa signification initiale, à ce qui nous relie tous en fin de compte ».


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Margaux Dussert

Diplômée en marketing et publicité à l’ISCOM après une Hypokhâgne, Margaux Dussert a rejoint L’ADN en 2017. Elle est en charge des sujets liés à la culture et la créativité.
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