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Ces médias qui quittent Facebook

Facebook : aimez-le, quittez-le. Depuis le changement de feed du réseau social, certains médias ont abandonné le réseau, parfois par choix, parfois par obligation. Zoom sur ceux qui désertent le navire.

Haro à San Paulo

Depuis le 8 Février, Folha de S. Paulo, l’un des quotidien les plus distribués au Brésil, n’a pas publié un seul de ses articles sur sa fanpage. Ce « vent » virtuel a été annoncé par un ultime post où le rédacteur en chef du journal Sérgio Dávila a fustigé Facebook qu’il accuse d’être devenu « un terrain inhospitalier pour ceux qui veulent offrir un contenu de qualité comme le nôtre ». Cette décision a été prise à la suite des voeux de Mark Zuckerberg et l’annonce du changement de feed qui laisse moins de place aux articles publiés par les éditeurs de contenus qu’à ceux des proches.

Avant même la promesse de Facebook du 12 janvier 2018 d’ « améliorer le bien-être » des utilisateurs, le quotidien tiré à 330 000 exemplaires en semaine, avait mené l’enquête sur la propagation des « fake news » . Le journal avait analysé les réactions entre des sites de désinformation et des sites de journalisme professionnel. Alors que les premiers ont vu leurs interactions avec le réseau social tripler, les seconds ont vu leur taux d'engagement chuter de 17%. Folha de S. Paulo a également remarqué que seuls 24% de ses lecteurs avaient été exposés à ses articles contre 39% l’année précédente. La page aux 6 millions de fans n’a pas été supprimée, mais reste muette.

Grande fermeture pour LittleThings

Quand certains se donnent le luxe de quitter Facebook, d’autres n’ont tout bonnement pas eu le choix. C’est le cas de LittleThings. Ce site féminin a été contraint de mettre la clé sous la porte, en grande partie à cause du changement de feed. Dans un mémo publié en interne et retranscrit par Business Insider, Joe Speiser et Gretchen Tibbits, à la tête du site, ont annoncé une perte de 75% de leur trafic organique, pierre angulaire de leur business. « Vous pourrez venir demain chercher vos affaires. Tout le monde sera payé pour le mois de février », peut-on lire.

Pourtant, la fanpage se portait bien. La marque avait investi massivement dans la vidéo et publiait régulièrement du contenu en live et sous forme de rendez-vous quotidiens et hebdomadaires. En septembre 2017, LittleThings comptabilisait 163 millions de vues, selon Digiday. Mais le changement de feed lui a porté un coup fatal (et soudain). Victime de sa trop forte dépendance à Facebook, le site qui compte 12 millions de fans sur Facebook laisse sur le carreau une centaine d’employés.

Vox Media change de cap

D’autres acteurs du secteur des médias ont été ébranlés par le changement de feed. Sans pour autant se couper véritablement de Facebook, le groupe Vox Media qui détient The Verge, Polygon et Vox, entre autres, a licencié une cinquantaine d’employés, soit 5% de ses effectifs. Le but ? Réduire la voilure des productions vidéos destinées aux réseaux sociaux pour se prémunir des « changements de l’industrie », selon Jim Bankoff. Le directeur général de Vox Media a précisé que l’effort du groupe pour faire grandir la vidéo sur les réseaux sociaux avait été couronné de succès, mais que « ces initiatives ne seront plus viables pour nous, tant en termes d’audience qu’en termes de moteur de revenus, au regard d’autres investissements que nous sommes en train de faire », rapporte le Hollywood Reporter. Le groupe média a préféré récemment se rapprocher de Netflix pour une série vidéos qui sera diffusée cet été, plutôt que de continuer à publier du contenu directement sur Facebook. À qui le tour ?
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  1. […] laisse moins de place aux articles publiés par les éditeurs de contenus qu’à ceux des proches. Les conséquences pour les médias, devenus dépendants de la plateformes commencent à se faire […]

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