Lemon8

TikTok est-il en train de pousser l'application Lemon8 comme un plan de secours en cas d’interdiction ?

© Lemon8

ByteDance, la maison mère de TiKTok pousse une autre application de son portefeuille par l’intermédiaire des influenceurs.

Comment Lemon8, une petite application semblable à l’Instagram des débuts, est soudainement passée de l’anonymat le plus total à la 10ème place du classement des applications les plus téléchargées aux États-Unis ? C’est la question que pose le média Techcrunch qui s’est penché sur ce succès un peu trop parfait pour être honnête. Lancée en mars 2020 dans l’indifférence la plus totale, l’application avait déjà cumulé plus de 16 millions de téléchargements et 4,25 millions d’utilisateurs actifs mensuels principalement en Asie. Mais ce n’est que très récemment que Lemon8 a officiellement été lancée aux États-Unis et en Europe, sans fanfare. Comment expliquer alors un tel succès ?

Les influenceurs TikTok l’adorent

Pour comprendre comment cette application a explosé, il faut se rendre sur TikTok, et taper le hashtag Lemon8 qui possède déjà 2,3 milliards de vues. Depuis quelques jours, de très nombreux influenceurs ont posté des vidéos promotionnelles vendant l’application comme l’enfant caché de Pinterest et Instagram. Ces vidéos (on en compte près de 350) ne sont pas marquées comme du contenu promotionnel. Pourtant, le média Insider a révélé que les tiktokeurs ont bien reçu des payements de la part de Lemon8. Les raisons d’une telle publicité ? Lemon8 est une application qui appartient à ByteDance et qui pourrait servir de solution de repli en cas d’interdiction de TikTok aux États-Unis dans les prochaines semaines.

Faire du neuf avec du vieux

Il est pourtant difficile de comprendre comment Lemon8 peut jouer le rôle d’alternative à TikTok tant ses fonctionnalités ne sont pas semblables. Calquée sur l’application chinoise Xiaohongshu qui est décrite comme une plateforme de shopping et de recommandation lifestyle, Lemon8 paraît presque daté. Les utilisateurs ne peuvent poster que des images verticales en carrousel avec des légendes censées donner des informations utiles et incitant à l’achat. La conception des posts semble demander beaucoup plus de travail que pour Instagram ou même TikTok sans forcément avoir le même niveau de fun. Enfin, il est très possible qu’en cas de bannissement de TikTok, l’ensemble des applications proposées par ByteDance passe à la trappe. Il y a des choses que même les influenceurs ne peuvent pas vendre.

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.
commentaires

Participer à la conversation

Laisser un commentaire