Dans son nouveau rapport Digital News 2023, Reuters explique comment la diffusion de l'information est en train de passer des mains des journalistes à celle des influenceurs.
Assiste-t-on à la fin d'un modèle qui a fonctionné depuis plus de 15 ans sur les réseaux ? D'après le Reuters Digital News Report 2023, les tendances montrent un véritable tournant dans la manière dont les informations sont consommées en ligne.
Le divorce entre les médias et Facebook
Comme l'avait analysé Axios dans un article portant sur sa stratégie, la diffusion d'articles de presse par le biais des réseaux sociaux comme Facebook est en déclin. Cette année, seuls 28 % des 93 000 consommateurs d’informations numériques interrogés partout dans le monde déclarent accéder à l'information via la plateforme de Zuckerberg. Ils étaient 42 % à le faire en 2016. La faute revient en premier lieu à la plateforme en elle-même qui a régulièrement changé ses algorithmes pour réduire la place des articles de presse dans ses suggestions des fils d'actu. Cette tendance s'accompagne d'une autre courbe descendante : celle de l'accès à l'information par l'intermédiaire des sites web et des applications. Ce dernier ne concerne plus que 22 % des personnes interrogées quand il concernait 32 % en 2018.
Les internautes changent d'usages
Si Facebook accuse une baisse très significative dans la diffusion d'information, les autres plateformes qui privilégient la vidéo affichent une tendance inverse. En 9 ans, la proportion d'utilisateurs qui utilisent YouTube pour s'informer est passée de 16 % à 20 %. Sur la même période, la proportion est passée de 2 % à 14 % pour Instagram. Snapchat reste toutefois sur une courbe stagnante (de 1 % à 2 %) malgré son onglet Discovery dédié à l'actualité. Enfin la proportion d'internautes qui utilise TikTok pour s'informer est passée de 1 à 6% entre 2020 et 2023 ce qui en fait la courbe de croissance la plus forte de toutes les plateformes. Quand on zoome un peu plus sur les chiffres, on se rend compte que 20% des 18-24 ans l'utilisent pour s'informer, notamment en Afrique, Amérique du Sud et Asie. L'application a joué un rôle important dans la désinformation qui a accompagné les élections du Kenya ou du Brésil.
Quand Nabilla remplace Pujadas
La confiance envers les journalistes s'érode d'année en année, ça, on le sait (elle se situe aux alentours de 30% en France). La nuance qu'apporte le rapport Reuters concerne la manière dont les internautes remplacent les professionnels de l'information. En dehors de Twitter et de Facebook qui sont les deux plateformes au sein desquelles les journalistes peuvent encore attirer l'attention des utilisateurs, les autres applications (YouTube, Snapchat, Instagram et TikTok) sont surtout la chasse gardée de ce que le rapport Reuters appelle les « personnalités », c'est-à-dire des vidéastes et des influenceurs. Coincés entre le marteau et l'enclume, les journalistes doivent donc à la fois investir les plateformes vidéo, sans forcément attendre de bon retour en termes de revenus ou de trafic sur leur site, tout en étant en concurrence avec des youtubeurs et des tiktokeurs.
De nouvelles manières de faire de l'argent ?
Le journalisme peut-il encore générer des revenus dans ce nouveau paysage médiatique ? D'après le rapport de Reuters, le payement pour de l'actualité en ligne reste aux alentours de 17 % de manière globale pour la deuxième année consécutive. Le rapport précise que près de 40 % des lecteurs payants ont annulé ou renégocié leurs abonnements, à cause notamment de l'inflation. Le seul argument qui peut convaincre les internautes de prendre un abonnement est de proposer une formule promotionnelle à bas coût. À court terme, de nombreux médias devraient subir ce qu'on appelle dans le jargon le « churn », c’est-à-dire, de nombreux désabonnements. Du côté des newsletters portées par des journalistes spécialisés, le rapport note la réussite de quelques publications, surtout aux États-Unis. C'est notamment le cas des newsletters spécialisées sur la finance, une thématique porteuse en ce moment. Enfin, les podcasts gardent une portée stable et un public jeune très fidèle tout en étant relativement peu coûteux à produire. Les formats hybrides qui peuvent à la fois s'écouter ou se regarder gagnent en popularité tandis que la plupart des talk-shows américains se transforment en format audio. En France, le podcast Les actus du jour d'Hugo Décrypte est le plus écouté de France avec 1,4 million de téléchargements en mai dernier.
c'est pas nabila qui remplace pujadas mais juste la possibilité d'avoir accès a une information non politisé comme sur les media mainstream détenu par des milliardaires ou des rédactions à la botte du gouvernement bref on veux des vrais journalistes avec des vraies enquêtes.
"Quand Nabila remplace Pujadas"
On parle pas de Nabila, on parle de professionnels, certains ont une carte de presse (LeGrandJD), qui ont décidé de ne pas travailler pour les médias traditionnels.
Internet, les réseaux sociaux et tout le reste ne sont qu'un nouveau média, comme la télé le fut en son temps, et comme tout nouveau média, il explose en popularité surtout chez la population la plus jeune, c'est un nouveau Far West à conquérir.
Bonjour,
Très bon article!!!!!
Je ne sais pas quel est exactement ton métier, mais ce n'est pas très malin de poster ce genre d'article !
Faire croire à tes lecteurs que ces bouffons d'influenceurs peuvent remplacer des journalistes pros qui ont
une vraie formation journalistique c'est juste de la désinforation, pure et dure...
Mais peut_être te situes-tu dans la catégorie des influenceurs
Nabila te fait fantasmer ?
Les réseaux sociaux appartiennent aussi à des milliardaires et les biais sont beaucoup plus importants que dans les médias traditionnels. C'est surtout la segmentation de l' information On veut entendre ce qui va dans notre sens. On est plus dans la propagande que dans l'information.