Nasdas

« Il montre la vraie vie » : les pratiques discutables de Nasdas, le plus gros influenceur de Snapchat

Mais qu’est-ce qui séduit les plus jeunes chez le premier influenceur français sur Snapchat ?

« Par pitié Nasdas, reviens, j’ai déjà passé une journée de merde. Il me faut ma dose ». Le 20 janvier dernier, le compte de Nasdas, l’influenceur le plus célèbre de Snapchat a disparu de la plateforme. De quoi réveiller colère et indignation chez ses 9 millions d’abonnés. Si le compte le plus suivi de la plateforme a miraculeusement réapparu quelques jours plus tard, la panique indique un certain niveau de dépendance chez ses fans. Pourquoi et comment ? Nous leur avons posé la question.

Au collège de Villefranche-sur-Saône, près de Lyon, peu de sujets intéressent la classe de quatrième de ce collège considéré « en mixité sociale ». Soudain, un nom réveille l’assemblée, celui de Nasdas. Tout en gloussant, la grande majorité des garçons de la classe avoue regarder ses vidéos tous les jours. Ce qui leur plaît chez lui ? Qu’un homme « parti de rien » puisse obtenir près de 40 millions de vues sur une story Snapchat. En somme, Nasdas leur donne un message d’espoir.

« C'est du génie d'avoir créé une téléréalité sur Snapchat »

Nasser Sari – de son vrai nom – vient de Saint-Jacques, l'un des quartiers les plus pauvres de Perpignan. « C'est ça qu'on aime, Nasdas montre la vraie vie », explique un élève. Proche de sa communauté, ses vidéos montrent souvent ses interactions dans la rue où il n’hésite pas à distribuer son argent. « Je donne 1 000 euros à la première personne qui me reconnaît dans la rue », clame-t-il dans une vidéo.

Pas question de montrer une vie luxuriante. Son influence repose sur son authenticité, à commencer par la façon de filmer en gros plan, sans artifices et de se moquer de la vingtaine de jeunes délaissés par la société et recueillis chez l’influenceur, la « team Nasdas ». C’est d’ailleurs eux qui créeront tous les éléments du succès des vidéos quotidiennes. Chaque jour, Nasdas montre leurs embrouilles, des couples qui se forment, des tromperies. À commencer par celle de Krimo avec Loriana. « FLASH INFO. LORIANA DE LA TEAM NASDAS A QUITTER L’APPARTEMENT. SUITE À LA TROMPERIE DE SON MEC KRIMO. ELLE ÉTAIT ENCEINTE DE CE DERNIER », publiait un internaute sur X en mars dernier.

Parmi la vingtaine d'élèves du collège de Villefranche-sur-Saône, tous reconnaissent aimer se moquer de la « team Nasdas ». « Ils ont tous un grain », relate un des collégiens. Un « freak show » continu. « Ah ouais, Assia trop bizarre », « Il y a des gens qui ont des coupes et des vêtements chelous », commentent les élèves, rapidement interrompus par un autre, visiblement admiratif : « C'est du génie d'avoir créé une téléréalité sur Snapchat. »

En effet, la stratégie est huilée. Recueillir des jeunes défavorisés permet à Nasdas de créer des débats en ligne. Ses fans le voient comme « un mec généreux » qui « donne de l’argent et offre des iPhones ». Ses détracteurs observent qu’il « se sert de cas sociaux pour se faire sa propre télé-réalité », tout en les humiliant sans les aider vraiment. « C’est un foyer filmé », réagit un internaute.

Une forte présence numérique

Les contenus de Nasdas sont extrêmement viraux. Pas seulement sur Snapchat, mais aussi sur Instagram, TikTok ou X. Impossible de passer à côté de ses vingtaines de stories quotidiennes, repartagées sur toutes les plateformes. Sur X, une des internautes les plus actives nous avoue publier les vidéos de Nasdas « à la demande de son petit ami ». « Il travaille pour lui. »

Mais les histoires de la team Nasdas ont une réelle influence chez les plus jeunes, notamment sur l'opinion qu'ils se font des femmes, souvent sexualisées. Pour la tiktokeuse Sarah Bouchamama, « les stories de Nasdas commencent à être problématiques. Chaque jour, ces femmes sont insultées ». Difficile toutefois pour les fans – la plupart du temps des jeunes garçons – de percevoir le caractère humiliant des vidéos qui, selon eux, restent « le meilleur divertissement qui n’a jamais existé. »

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commentaires

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  1. Avatar groot dit :

    "Moi, je ne dis rien, car ce serait plus de la moquerie qu'autre chose. Ça met les gens mal à l'aise, et au lieu de leur dire directement qu'ils sont moches, ça passe par des vidéos comme ça. En plus, je ne comprends pas comment un mec qui fait de la m... peut avoir autant de gloire. Il arnaque les gens, mais pourtant, c'est soi-disant le meilleur... Franchement, c'est du grand n'importe quoi ! Aujourd'hui, si tu ne fais pas des vidéos de moquerie, t'es un nul... Moi, je dis stop à ça !"

  2. Avatar Anonyme dit :

    eh oui,la crétinerie a plus de succès que le savoir,pas étonnant que ce genre de personne aie autant de vues,c'est lamentable,pauvre FRANCE....

  3. Avatar Anonyme dit :

    mon dieu !!!!pauvre jeunesse .....de FRANCE?????

  4. Avatar Anonyme dit :

    9 mùillions d abonnés pour ca ? donc 9 millions de racaille .... la france va vraiment mal

  5. Avatar K. Tastrof dit :

    Beati pauperes spiritu!

  6. Avatar Anonyme dit :

    C'est quand même extrêmement inquiétant. Des personnes perdues qui servent de modèle à des jeunes. Un réel glauque, stupide, inconséquent et des attitudes graves, illégales, dangereuses, casseuses, dépensières, vides, hystériques.

  7. Avatar Anonyme dit :

    Afligeant.

  8. Avatar Anonyme dit :

    Influenceur ... Quels nom bidon pour Des "créateurs" de contenu de bof pour attarder, des fans d'NRJ12, des millions de fans mouais enfants, ados et jeunes sans cerveau ... Société pathétique, bienvenue dans Idiocracy (film de 2006).

  9. Avatar Anonyme dit :

    C'est bien pour les casos !!

  10. Avatar James dit :

    jamais entendu parlé

  11. Avatar OO dit :

    Dégénérés.

  12. Avatar Butch55 dit :

    Un message d'espoir pour ces jeunes? Sans doute, avec un tel gourou : "no futur".

  13. Avatar toto le moko dit :

    9 millions de racailles faut pas exagérer non plus.

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