Pour la première fois, Facebook se lance dans le print au Royaume-Uni, avec une revue trimestrielle baptisée Grow qui vise les décideurs. Mais le réseau social se défend d’avoir lancé un magazine.
« Grow your business. Grow your network. Grow your mind. » Faire croître son business, son réseau et son esprit, voilà le slogan de ce que Facebook se défend d’appeler un magazine. Pourtant, tout ressemble à s’y méprendre à une parution haut de gamme. Des pages au grammage élevé, un design léché et des sujets anglés. Oscar Olsson fait la une, toute barbe dehors. Le créateur de « la nouvelle marque pour millennials » de H&M, Nyden, illustre la volonté de Facebook de se positionner sur les secteurs créatifs et business. « Bienvenue à Silicon-sur-Seine » par exemple, décrit comment l’accélération de création de startups à Paris à fait de la capitale une référence de la tech, devant Londres.
Le réseau social a voulu une sortie discrète mais s'est fait repérer par la Fédération Internationale de la Presse Périodique le 18 juin 2018. On se rappelle de la position de Mark Zuckerberg qui affirmait que Facebook n’était pas un média. Mais nous n’en sommes plus à une contradiction près. Et la stratégie à la Magritte « ceci n’est pas un magazine » va peut-être en convaincre certains (mais peu).
Un non-magazine pour décideurs
Pour les intéressés, le support n’est pas disponible en kiosque. Il a été distribué gratuitement dans les salles d’attente des classes business des trains et avions. « Nous savons que les leaders ont peu de temps pour lire de longs articles au travail, nous avons donc créé une version physique de Grow en pensant à leurs trajets », explique Facebook sur le mini site dédié. Grow sera distribué en France, en Italie, en Allemagne et en Suède cette année.
Un média Facebook disponible sur Facebook
Dans un vertige de mise en abyme à en faire pâlir Inception,
Grow n’a pas manqué de créer sa page Facebook et publié son premier post le 21 mai.
La page compte une communauté timide de 1000 fans et un engagement avoisinant les 12 likes par post. Facebook ne dit pas si, comme les médias et les éditeurs,
Grow va être pénalisé par le dernier changement d’algorithme du réseau social et obligerait peut être le magazine à faire partie de
ces médias qui quittent Facebook. Ce qui serait à la fois un comble et désopilant.
Participer à la conversation