Une adolescente avec les cheveux roses en train de faire du live shopping

TikTok devient une plateforme de e-commerce, et on aurait pu le voir venir

© insta_photos via Getty Images

Bougies parfumées, vêtements vintage, et même e-cigarettes… est-ce que TikTok deviendrait une sorte de Foir’Fouille pour ados ? Pas loin, et ça n’a rien de surprenant.

« Si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit », disait-on des GAFAM. Mais à l’heure où le mythe de l’entrepreneur séduit jusqu’aux ados, ceux-ci n’hésitent pas à montrer leur petite entreprise sur les réseaux. « C’est gratuit ? Je vais donc y vendre mes produits. »

Transformer les stars de TikTok en stars du téléachat

Bien entendu, la pratique n’a pas échappé aux réseaux, qui comptent bien bénéficier de la tendance. Le Financial Times rapporte que TikTok, l’application préférée de la génération Z, ambitionne de transformer ses utilisateurs et utilisatrices les plus populaires en panneaux publicitaires. Le principe est simple : les cool kids pourront partager des liens vers des produits à acheter, et gagneront des commissions sur chaque vente. TikTok n’a rien inventé : on revient aux sources du marketing d’affiliation, dont Amazon maîtrisait déjà les rouages à l’époque où les blogs régnaient en maîtres sur Internet. À noter que les créateurs et créatrices pourront vendre des produits sans que la marque ne sponsorise officiellement leur contenu.

La consécration du live shopping

Ces nouvelles fonctionnalités sont aussi l’occasion de confirmer les ambitions de TikTok en matière de live shopping. Façon téléachat permanent, la pratique devrait permettre aux utilisateurs et utilisatrices de l’application d’acheter des produits sans quitter la plateforme. Aux manettes de l'animation ? Les stars du réseau, encore. Un test avait déjà été effectué avec Walmart en décembre 2020.

De leur côté, les marques pourront mettre en ligne un catalogue de produits à acheter, un peu comme sur Instagram.

Une évolution assez logique

Il n’est pas étonnant que TikTok s’empare du sujet dans la mesure où les ados se servaient déjà de la plateforme pour vendre et acheter des produits. Par ailleurs, le double héritage du réseau – les grands de la Silicon Valley se mettent tous au e-commerce, et la Chine a l’habitude des super-apps qui centralisent toutes les activités des usagers – le pousse naturellement vers ces pratiques. En posant des règles claires et en formalisant les usages, l’application pourrait aussi se prémunir des activités de commerce illégales qui y sévissent actuellement.

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.
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