
Parler de travail aujourd'hui, c'est risquer de parler de crises, de management abusif ou de perte de sens. Au Jungle Break, le travail était plutôt associé à l'humanité, au dépassement, et à l'ambition. Et ça fait du bien.
« À chaque fois que j’ai quitté un job, on m’a dit : "au moins, maintenant, tu sais ce que tu n’aimes pas faire", comme si c’était la norme. Mais moi, je voulais surtout savoir ce que je voulais faire ! »
C’est en ces termes que Jérémy Clédat, fondateur de Welcome to the Jungle, introduisait la première édition de Jungle Break, l’événement dédié à la quête de sens au travail, le 16 septembre 2019.
Entre drames personnels et passions naissent les vocations
Sur la scène du théâtre de la Porte Saint-Martin, les speakers s’enchaînent. Le rythme est court, mais dense et bien pensé. 10 minutes : c’est le temps accordé à chacune des 10 personnalités hors normes qui se succèdent. Elles nous présentent leurs parcours, leurs histoires, leurs ambitions.
On s’émerveille avec Stéphane de Freitas, fondateur d’Eloquentia et d’Indigo, qui veut réconcilier fin du mois et fin du monde avec son réseau solidaire qui bouleverse le système de consommation traditionnel. On retourne en enfance avec Franklin Azzi, architecte qui compare les bâtiments au corps humain et qui se rappelle qu’il adorait les jeux de construction quand il était petit. On s’émeut avec Eloïse Pariset, qui a toujours voulu aider les gens à aller mieux notamment à cause du cancer de son grand-père et de la dépression de sa mère, et qui étudie aujourd’hui à la NASA la façon dont les radiations spatiales impactent la santé. On voyage avec l’explorateur polaire Alban Michon, qui déjà, dans ses expressions écrites à l’école, décrivait ses envies d’ailleurs. On se bat aux côtés de Michaël Grynberg, gynécologue obstétricien qui veut faire bouger la loi pour aider les femmes. On se dépasse avec Marion Haerty, championne du monde de snowboard freeride qui s’est replongée dans son journal intime. On est ébahi par le parcours de Ning Li, serial entrepreneur qui chamboule tous les marchés qu’il investit. On prend une leçon de management avec Grégory Marchand, qui revient sur les crises de croissance qui ont failli lui coûter la confiance de son équipe. Et on retrouve Axelle Lemaire, passée du gouvernement au conseil.
Faire un métier qu’on aime, c’est donc possible
Les histoires ne se ressemblent pas, les métiers non plus. Pourtant, chaque personne qui est intervenue sur la scène de Jungle Break est passionnée par son métier. Et ça fait rêver. Il n’y a pas de recette miracle pour aimer son job, mais certains schémas se dessinent à travers les expériences relatées.
- Suivre ses rêves d’enfant : qu’elles naissent en cours de SVT, au sein du cocon familial ou dans des salles de jeux, les vocations apparaissent souvent très jeunes. Les intervenants et intervenantes ont partagé des souvenirs très personnels. Leurs certitudes d’hier, parfois assimilées à des lubies d’enfants par leur entourage, forgent leur quotidien et les prochaines étapes de leur vie. Et toi, tu voulais faire quoi quand tu étais petit ?
- On n’avance pas tout seul : un prof, un père, un collègue… il y a toujours, à l’origine de ces parcours incroyables, une histoire de personnes. Cela peut se traduire par un soutien indéfectible ou par une inspiration plus ponctuelle.
- C’est dur ! Trouver sa passion et en vivre n’a rien d’évident. En général, ça demande du taff, beaucoup de taff et d’implication. Au niveau physique, psychologique, mais aussi personnel : celles et ceux qui ont animé ce premier Jungle Break ont dû faire des sacrifices et travailler d’arrache-pied. Alors oui, c’est peut-être plus « facile » quand on est passionné par son métier, mais c’est à ne pas négliger.
Bien loin des bullshit jobs et de la perte de sens généralisée, la soirée a offert une parenthèse motivante sur le thème du travail. Ça fait du bien.
À lire aussi :
Comment votre souffrance au travail sert un business juteux
Stress au travail : on préfère en parler à ses amis qu’aux RH
Dans le même esprit positif, je vous recommande la chaine Youtube "Maintenant j'aime le lundi" qui dresse des portraits de pro passionnés (tout en étant honnêtes sur la réalité de leurs métiers) 🙂