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A-t-on trouvé le « nouvel Emmanuel Faber » ? Le PDG de Bel veut en finir avec « la seule logique du profit »

© AlexPro9500 via Getty Images

Peut-on diriger une entreprise cotée en Bourse et promouvoir un u003cemu003ebusiness model u003c/emu003edifférent ? Antoine Fiévet, PDG du groupe Bel, a affirmé dans un entretien aux u003cemu003eEchos u003c/emu003equ’il fallait « sortir de la seule logique du profit ».

Les grandes entreprises traditionnelles vont-elles guider la transformation de la consommation ? À en croire l’entretien d’Antoine Fiévet paru dans les colonnes des Echos, on aurait envie d’y croire. Le patron du groupe Bel, barbe négligée et regard assuré, martèle ses ambitions : répondre aux nouvelles sensibilités des consommateurs et consommatrices, proposer de produits meilleurs pour la santé, développer plus d’alternatives végétales, et… sortir du système boursier.

Le pouvoir des entreprises familiales

Antoine Fiévet maîtrise son sujet. Normal, le fromage, il est tombé dedans quand il était petit : il représente la cinquième génération de la famille actionnaire des fromageries fondées en 1865. Un avantage de taille, selon lui : « la préoccupation n’est pas de se vendre, mais de transmettre à la génération suivante. » Résultat : il ambitionne de sortir de la Bourse pour financer son entreprise par d'autres voies. Il se compare à d’autres groupes, qui ont un « besoin impérieux de grossir ». Lui préfère sortir de la seule logique du profit, afin de soutenir le modèle agricole qui souffre aujourd’hui.

Les entreprises peuvent-elles mener la transition ?

Après qu’Emmanuel Faber, qui tenait des discours similaires, a été démis de ses fonctions à la tête de Danone en mars 2021, difficile d’imaginer qu’une grosse entreprise puisse proposer un modèle alternatif. Nous avons interrogé Gunter Pauli, « le Steve Jobs du développement durable », sur le sujet. Les déclarations d’Antoine Fiévet font écho à ses convictions. « Il faut donner confiance aux entreprises contrôlées par des familles (…), les fonds d’investissement ont rarement d’autres considérations que le fric. C’est pour cette raison que la transition ne viendra pas des entreprises cotées en Bourse. »

Le difficile combat de Bel

Les déclarations prometteuses d’Antoine Fiévet s’inscrivent dans un contexte particulier alors que Lactalis, géant laitier et actionnaire minoritaire du groupe, faisait l'objet d'une enquête de l'ONG-média Disclose fin 2020. Des révélations qui avaient entraîné la demande d’une enquête judiciaire à l'encontre de Lactalis.

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.

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commentaires

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  1. Avatar Bruno dit :

    Je pense que c'est inévitable, le tout profit va nous amener à fond dans le mur. Il y a un gros risque si on amène pas nos entreprises à casser cette logique de profit.

  2. Avatar Avril dit :

    Il y à une information erronée dans votre article...Bel n est pas filiale du groupe Lactalis...Lactalis est un actionnaire minoritaire de bel...Bel est bel et bien indépendant 😅

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