Transformer les organisations en s’appuyant sur toutes les générations : c’est le pari réussi d’Octave, un programme initié par Anne Thévenet-Abitbol, Directrice Prospective et nouveaux concepts chez Danone.
« Rapidement, je me suis demandé s’il n’y avait pas d’autres populations qui avaient besoin d’aide en entreprise ». Son statut un peu particulier, proche de la direction, fait qu’elle attire les confidences. « Je ne fais pas tellement d’études marketing, mais j’observe beaucoup. Je capte les mal-être ». Elle constate alors que le sujet des générations est un véritable enjeu pour les entreprises.
« Si à 45 ans tu n’as pas un bon poste, personne ne fait attention à toi et tu as l’impression que tu vas disparaître dans une trappe. En parallèle, de nombreux jeunes ont beaucoup d’idées à proposer et se sentent coincés par leur patron. Enfin, la génération du milieu, sans formuler le problème, est épuisée : ils sont constamment harassés, on compte sur eux pour faire rouler l’entreprise et incarner le futur de la direction. »
« Quel que soit son âge, on se doit d’être de culture Y. »
Octave porte bien son nom : « l’entreprise est comme un piano qui doit arrêter de négliger certaines octaves que sont les générations extrêmes ». Pendant la durée du programme – deux jours et demi -, des acteurs divers et variés se retrouvent (Bristol Meyers Squibb, Engie, Société Générale, Orange et L'Oréal...) pour échanger sur les bonnes pratiques, les nouveaux modes de fonctionnement et de management, les cultures émergentes, les besoins d’adaptabilité et de flexibilité, ou les nouvelles organisations. « Nous faisons venir des intervenants de tous horizons, de tous âges ». D’un côté, nous retrouvons Khuyen Bui, étudiant en 2ème année à Tufts University aux Etats-Unis, est le lauréat du Global Drucker Challenge 2015 ; de l’autre Tammy Erickson, professeure et chercheuse à la London Business School.
« Les organisations sont écartelées par les injonctions contradictoires. »
Le sujet n’est pas si évident à mettre en avant : « au lancement d’Octave, les entreprises n’avaient pas l’impression qu’il y avait un vrai problème. Le mouvement déclencheur, c'est quand les organisations se rendent compte qu'elles doivent mieux comprendre les mutations en cours pour mieux s'y adapter ».
Anne Thévenet-Abitbol explique que certaines se retrouvent écartelées par les injections contradictoires : « il faut faire du test & learn, penser comme une startup… Mais respecter la hiérarchie et les process ». Pour faire bouger les lignes, elle insiste sur le besoin de s’entourer d’alliés. « C’est pour ça que le programme est orienté autour des soft skills, du développement personnel. Nous rendons les individus plus forts : ils doivent devenir au sein de leur entreprise des acteurs de transformation, gagner en puissance de conviction ».
Construit sur trois thèmes (Apprendre : décoder les générations, combattre les préjugés et repérer les différences de fonctionnement et les leviers de coopération / Comprendre : mieux comprendre le monde en mutation et l’impact des nouvelles technologies dans les organisations / Entreprendre : avoir pleinement confiance en soi, se doter de nouvelles compétences, savoir mieux exploiter les potentiels individuels et collectifs), le programme est évolutif… et libre. « Nous voulons que les gens osent : le fait d’être interentreprises permet de lâcher prise. Il n’y a aucune forme de jugement ». En plus des plénières, les équipes se retrouvent pour des ateliers qui privilégient le jeu de rôle pour se mettre dans la peau de l’autre, la simulation, la mise en situation. Valérie Amalou, Directrice de la communication du programme, insiste sur le besoin d’aller à la rencontre des autres. « À la suite des retours que nous avons collectés, nous avons lancé un nouveau format : les brain dates. Chaque participant a la possibilité de former un sujet de discussion et de retrouver un petit groupe pour échanger ». Sur le format des conférences libres, les gens discutent et apprennent les uns des autres. « Ça permet de sortir du schéma expert-audience ».
Pour orienter les participants, Valérie Amalou a développé une application. « On leur demande qui ils sont, pas ce qu’ils font : on ne s’intéresse pas à leur CV ou leur diplôme. On s’intéresse à leurs passions, leurs envies : ça nous permet de les aider à construire leur expérience Octave ».
Faire vivre les échanges en-dehors du programme
« Il y a une volonté de transmettre cet état d’esprit à l’ensemble de l’entreprise : les gens repartent avec une idée nouvelle, celle qu’une situation bloquante ne nous transforme pas forcément en victime mais que nous faisons partie de la situation ». Pour le webmagazine d’Octave, Valérie Amalou recueille les propos de participants de différents âges qui se sont trouvés lors de l’événement. « Ils ont commencé à faire des projets ensemble, ils comprennent mieux les gens qui sont dans leur équipe ».
« C’est une erreur crasse de penser que la question des générations n’est pas une priorité pour les entreprises. »
Oui enfin.. chez Danone à 45 ans si tu n’as pas un bon poste, tu dégages
Comment pouvons-nous dans une entreprise transformée par Octave gérer les carrières, les ambitions personnelles et la sécurisation des situations individuelles? Le gâteau à partager reste toujours le même avant et après Octave.
Tout start par la création de votre website internet.
[…] En entreprise, les jeunes sont sous-exploités, les seniors mis à la trappe, et la génération du … – L’ADN – 30/03/2018 […]