deux packagings verts

Sustainable Brands : le monde change vite, les marques aussi

© alxpin via Getty Images

Après les États et les ONG, ce sont vers les entreprises que tous les yeux sont tournés. Il va falloir tout réinventer. Certaines se sont déjà lancées. Et il serait bon que les autres leur emboîtent le pas si elles ne veulent pas y laisser quelques plumes.

Du 23 au 25 avril 2019, Paris a accueilli la première édition française des Sustainable Brands. L’événement est aussi intéressant sur le fond que sur la forme. Côté contenu, on parle de développement durable, donc. Des marques qui s’engagent, des attentes des consommateurs, des inquiétudes des plus jeunes. Côté format, on oublie les conférences très fermées sans interaction possible entre les intervenants et leur audience. Au Carrousel du Louvre, les participants pouvaient passer d’un workshop à un atelier création de smoothie, avant de découvrir les nouveaux packaging d’evian ou d’assister à des plénières qu’ils pouvaient gratifier en direct de cartons rouges ou verts.

Des marques héroïques…

L’organisation de l’événement a été confiée à l’agence Pixelis – qui est par ailleurs certifiée B-Corp. « Nous avons pensé un format qui puisse créer le débat », nous explique Édouard Provenzani. Celui qui a fondé l’agence croit au pouvoir des « marques héroïques ». Pour lui, c’est sûr : les grosses boîtes font partie du problème mais ont aussi des solutions. « Notre objectif est de transformer les grandes sociétés qui ont assimilé qu’elles doivent se transformer, et la complexité que cela entraîne. Avec cet événement, nous les réunissons autour d’une cause commune. »

Mais pas question ici de faire du greenwashing. Les entreprises même les plus engagées ont été confrontées à un public en attente de vraies actions et à des « pirates » d’un genre particulier : les youth hacktivators. 50 jeunes venus d’à peu près partout pour bousculer les experts, leur poser des questions sans concession, apporter leur constat (pas toujours très heureux) de ce qui nous attend, leurs inquiétudes et leurs idées.

Kiffant.

… et d’autres qui ont encore un peu les chocottes

On a vu beaucoup de noms défiler sur la scène des Sustainable Brands. Certains attendus – comme le patron de Danone, Emmanuel Faber, qui s’engage à fond sur ces sujets – d’autres un peu moins – comme Procter & Gamble, encore souvent cité comme mauvais exemple en matière de responsabilité.

D’autres étaient dans les coulisses, à observer, à venir un peu renifler ce qui se faisait avant d’oser complètement s’exposer. « Certaines marques ont annulé leur venue la semaine dernière, confie Édouard Provenzani. Peut-être en partie à cause des actions menées par Greenpeace à La Défense : elles n’ont pas osé se mettre en avant. »

Les associations étaient d’ailleurs aussi de la partie. « Elles sont venues voir comment ça se passait. À terme on aimerait les mettre dans la boucle, les intégrer plus au projet. » L’appel est lancé, et ça pourrait vraiment apporter au débat.

On y retournera ?

Oui, c’est sûr. La promesse est réjouissante. Le format – informel, donc – en a perturbé certains. Il faut dire que par chez nous, ce n’est pas si commun, de mixer exposition, scène ouverte, workshop et plénière. Ailleurs, ça se fait très bien. Et il est à parier que les visiteurs et participants sauront apprendre à apprécier de pouvoir déambuler d’une ambiance à l'autre. Pas de prise de tête, pas d’obligation : juste la liberté de picorer çà et là ce qui nous intéresse.

Bilan des trois jours : on en redemande. Et on a hâte de voir ce que la prochaine édition nous réservera de surprises et d’intervenants.

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.
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